Depuis le Bureau ovale, Obama promet aux Américains de "traquer les terroristes"

Barack Obama fait une allocution télévisée depuis le Bureau ovale, à la Maison Blanche, le 6 décembre 2015. - Saul Loeb - Pool - AFP
Une mise en scène qui témoigne de la gravité de la situation. S'exprimant depuis le Bureau ovale, pour la troisième fois seulement depuis son arrivée au pouvoir, Barack Obama a tenté, dimanche soir, de rassurer une Amérique inquiète après l'attentat de San Bernardino, promettant de "traquer les terroristes" où qu'ils soient et de vaincre Daesh.
"La menace du terrorisme est réelle, mais nous la vaincrons. Nous détruirons Daesh et toute autre organisation qui chercherait à nous nuire", a lancé le président américain lors d'une allocution solennelle derrière un pupitre installé dans le Bureau ovale.
Daesh "ne parle pas au nom de l'islam"
Reconnaissant que nombre d'Américains se demandaient s'ils faisaient face à "un cancer" sans traitement, le président des Etats-Unis a appelé ses compatriotes à ne pas céder à la peur ou à la tentation de stigmatiser les musulmans.
"L’EI (pour "Etat islamique", l'autre nom de Daesh, NDLR) ne parle pas au nom de l’Islam, ce sont des voyous, des tueurs", a-t-il martelé, appelant à considérer les musulmans comme des alliés plutôt qu'à "les repousser à travers la suspicion ou la haine".
Pour autant, a-t-il souligné avec force, les musulmans doivent aussi assumer leurs responsabilité et lutter -sans chercher d'excuses- contre les "idéologies extrémistes" qui ont progressé au sein de certaines de leurs communautés.
Pas de "longue et coûteuse" guerre au sol en Syrie
Sans annoncer d'inflexion dans sa stratégie de lutte face à Daesh, Barack Obama a réitéré que les Etats-Unis ne se laisseraient pas entraîner dans une "longue et coûteuse" guerre au sol en Irak et en Syrie, où une coalition menée par Washington bombarde les jihadistes depuis plus d'un an.

"Nous ne réussirons pas si nous abandonnons nos valeurs ou si nous cédons à la peur", a-t-il martelé, appelant à faire preuve de détermination face à une "menace terroriste" qui "est entrée ces dernières années dans une nouvelle phase", avec des attaques de nature différente que celles du 11-septembre 2001.
Evoquant l'enquête sur l'attentat de San Bernardino, le plus meurtrier aux Etats-Unis depuis le 11 septembre 2001, Barack Obama a souligné qu'il n'y avait à ce stade "aucune indication" que les tueurs aient été dirigés par un "groupe terroriste depuis l'étranger". "Mais il est clair que ces deux personnes avaient suivi la voie délétère de la radicalisation", a-t-il ajouté.
Daesh a salué les auteurs du massacre -Tashfeen Malik, pakistanaise 29 ans, et son époux Syed Farook, un américain de 28 ans- qu'elle qualifie de "soldats" de son califat autoproclamé, sans pour autant revendiquer leur action.
Ce couple de musulmans, disposant de fusils d'assaut, de milliers de munitions et d'engins explosifs, a arrosé de balles un déjeuner de Noël rassemblant des collègues de Farook, faisant 35 victimes dont 14 morts. Ils ont ensuite été abattus par la police.