De Berlin à Alep, "une marche civile" en solidarité avec la Syrie

Environ 400 personnes sont parties de Berlin pour rejoindre Alep. A pied. - Civil March For Aleppo / BFMTV.com
Armés de drapeaux blancs et de chaussures de marche, près de 400 personnes s'étaient données rendez-vous, lundi à Berlin. L'idée? Essayer de rejoindre Alep, en Syrie pour alerter les pouvoirs publics sur la situation de cette ville-martyre.
"On espère avoir une influence sur nos politiques, en Allemagne comme ailleurs", raconte à BFMTV.com, Sebastian Olényi, un des marcheurs en charge de la communication de La Marche civile pour Alep.
L'idée vient d'une journaliste blogueuse. Le 20 novembre, elle avait posté sur Facebook:
"Si cela pouvait changer les choses, si une foule d'Européens et d'Occidentaux allaient à Alep, viendriez-vous avec moi?"
Face aux nombreuses réactions positives, cette journaliste a donc décidé de passer à l'action. Et sur les quatre cents personnes parties lundi, une cinquantaine se sont engagées à aller "jusqu'au bout".
La route des Balkans en sens inverse
Encadrés par les forces de l'ordre à leur départ de Berlin, ces marcheurs s'organisent, depuis, pour être hébergés par les communes qu'ils vont traverser. De plus, une association a été fondée pour encadrer cette initiative.
Au total plus de 3.000 kilomètres séparent Berlin d'Alep. Qu'importe. Ils ont prévu d'effectuer 15 à 20 km par jour. Ensemble, ils souhaitent emprunter la route des migrants, celle qui passe par les Balkans, mais en sens inverse.

A pied pendant trois mois et demi minimum, ils espèrent être rejoints par d'autres. Le temps d'une journée, d'une semaine ou plus.
"Nous n'allons pas passer par la France, mais une initiative a été prise. Depuis Paris, des marcheurs devraient nous rejoindre et faire un bout de chemin avec nous, continue Sebastian Olényi".
Sensibiliser les pouvoirs publics
Cette initiative va s'étendre sur une longue période et a pour objectif de sensibiliser les pouvoirs publics sur la situation à Alep mais aussi en Syrie.
"Là-bas, des populations civiles sont coincées dans des villages où l'aide humanitaire ne peut plus arriver. Alors oui c'est tard, mais on peut encore faire bouger les lignes".
Mais pas à n'importe quel prix. Une partie des marcheurs redoute de se retrouver coincée à la frontière turco-syrienne.
"Nous ne voulons pas nous mettre en danger. Si nous sommes bloqués à la frontière turque ou que les bombardements sont encore trop intenses... On devra probablement s'arrêter, souligne Sebastian Olényi, avant d'ajouter: "mais il est encore trop tôt pour le dire. Nous devrions être à la frontière d'ici trois mois et demi. On prendra la décision à ce moment-là."
Divisée depuis 2012 entre quartiers rebelles et secteurs soutenus par le gouvernement syrien, la deuxième ville de Syrie a été reconquise par l'armée syrienne soutenue par la Russie et l'Iran.