Alep: de France, comment aider les Syriens?

La situation à Alep se dégrade d'heure en heure. Et pour la première fois des "crimes de guerre" peuvent être suivis en direct sur les réseaux sociaux. Depuis Paris, Marseille, ou Lille, comment agir pour aider les Syriens?

"Le massacre le plus horrible". Avec ses mots, un professeur syrien raconte la chute d'Alep. Partagée sur les réseaux sociaux, cette vidéo est devenue, un peu, le symbole d'une ville ravagée par la guerre. A ce jour, ce conflit a fait au moins 312.000 morts et plus de 10 millions de déplacés et réfugiés. 

Sur Twitter et Facebook, les témoignages-testaments des habitants d'Alep se sont multipliés ces dernières heures.

Impuissants, nous assistons à la chute lente et dramatique d'une ville, mais aussi d'un pays. Alors que faire? Comment agir, avec nos petits moyens?

Manifester

L'an dernier peu après les attentats de novembre, des Syriens avaient allumé des bougies pour soutenir Paris et la France.

Désormais, des rassemblements quotidiens pour soutenir le peuple syrien s'organisent dans de nombreuses villes du monde. Ici ou là, sur les réseaux sociaux, la mobilisation prend forme. 

Par exemple, tous les jeudis, à Paris, place André Tardieu, à 19h, un rassemblement citoyens appellent à déposer des bougies devant l'ambassade syrienne. A Lyon, le rassemblement aura lieu samedi à 16h30, en présence du maire d'Alep-est, place de la Comédie, face à l'Opéra. A Lille, samedi aussi. Place de la République, face au palais des Beaux-Arts, à 14h. 

Pour vous tenir informé, écumer les réseaux sociaux. Sur Facebook: Alep, Syrie : Arrêtez le massacre - Mobilisation citoyenne ou sur Twitter avec #StandWithAleppo. 

Signer des pétitions

"Un des principaux problèmes du conflit syrien, c'est l'indifférence de la communauté internationale, lance Joël Weiler le directeur des urgences de Médecins du Monde, joint par BFMTV.com. 

Plusieurs pétitions pour interpeller les pouvoirs publics sur la situation d'Alep ont été mises en ligne. L'idée peut, là aussi paraître désuète, mais si de New-York à Paris, les habitants se mobilisent peut-être qu'à terme, les politiques agiront... "L'objectif c'est de mettre la pression sur les gouvernements pour qu'ils agissent", continue Joël Weiler. 

"Nous sommes tous des Alépins, nous sommes tous témoins de leur massacre. C'est en leur nom que nous demandons à la communauté internationale de réagir immédiatement et vigoureusement face à cette urgence absolue", écrit Médecin du monde sur sa pétition. 

Pour l'heure, en plus de Médecins du Monde qui appelle à "faire cesser le massacre d'Alep", Amnesty International demande où sont les personnes disparues et 'interpelle Bachar Al-Assad ; une autre demande au président Barack Obama d'agir.

"Il n'est pas trop tard pour agir, la guerre en Syrie ne va pas s'arrêter avec la chute d'Alep", souligne Joël Weiler. 

Interpeller les politiques 

Les adresses mails de tous les députés sont en ligne sur le site de l'Assemblée nationale. Un moteur de recherche vous permet de trouver en deux clics, le nom et l'adresse mail de votre député. Il en est de même pour les sénateurs. Le site du Sénat a mis en ligne une liste de tous les mails de nos élus. Rien ne vous empêche, donc, d'envoyer un mail à votre député de secteur ou à votre sénateur pour l'alerter sur la situation à Alep.

Thierry Mariani, député LR des Français de l'étranger et proche de François Fillon a d'ailleurs annoncé qu'il devrait, de nouveau, rencontrer Bachar Al-Assad, début janvier. Mardi, il avait estimé que "l'on devait se féliciter de la reprise d'Alep". 

Aider les réfugiés en France

Si ces actions ne vous semblent pas assez concrètes, il est aussi possible de donner de son temps, en France. Par exemple, si vous parlez arabe, vous pouvez rejoindre une association d'aide à l'intégration des réfugiés syriens. Si vous avez des compétences médicales, Médecins du Monde recrute.

Un site Souria Houria, a d'ailleurs dressé une liste non-exhaustive des associations qui viennent en aide aux Syriens, en fonction des villes. 

Faire des dons aux ONG

Vos dons et votre soutien peuvent également cibler les réfugiés syriens qui vivent dans les pays frontaliers. Par exemple, le Collectif de développement et de secours syrien (CODSSY) a permis l'ouverture d’une école maternelle en Turquie, ou encore la mise en place d'un soutien psychologique à des enfants syriens exilés au Liban. 

En Turquie, le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) estime que 2.7 millions de Syriens survivent dans des situations souvent très précaires. D'autres ont trouvé refuge au Liban, en Jordanie ou encore en Irak. 

Enfin, le directeur des urgences de Médecins du Monde, Joël Weiler, explique que les dons permettront aussi d'aider les déplacés. Car même si Alep reste inaccessible, "la guerre en Syrie ne va pas s'arrêter avec la reprise de cette ville, ajoute Joël Weiler, joint par BFMTV.com.

"Notre rôle est aussi d'aider tous ceux et celles qui vivent en dehors de leur ville, de leur pays". 

Enfin, l'Unicef, fonds des Nations Unies, est aussi présente sur place, et a besoin de dons pour venir en aide particulièrement aux enfants. 

Elodie Hervé