Coronavirus: en Angleterre, les projections effrayantes du nombre de morts en cas de "laisser-faire"

Un laboratoire (illustration) - AFP
Les conclusions de l'étude, relayées par Le Monde, font froid dans le dos. L'équipe du chercheur Neil Ferguson de l'Imperial College à Londres, spécialiste des modélisations des épidémies, a analysé les données de l'épidémie de coronavirus au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Selon ces projections, la doctrine du "laisser-faire", un temps prôné par Boris Johnson au Royaume-Uni avant qu'il ne demande finalement aux Britanniques de rester chez eux lundi, aurait pu provoquer 510.000 morts du nouveau coronavirus, avec un pic de mortalité estimé à la fin du mois de mai ou le début du mois de juin. Pour les Etats-Unis, les chercheurs évoquent là 2,2 millions de morts potentiels.
Influence sur la stratégie française?
Ces conclusions sans équivoque ont été portées à la connaissance du gouvernement français jeudi dernier, selon un document du comité scientifique relayé par Le Monde. Par "laisser-faire", les chercheurs désignent des mesures dites d'atténuation, comme la quarantaine des cas identifiés de Covid-19 et de leurs proches, la fermeture des écoles, dans le but d'obtenir un renforcement de l'immunité de la population.
Une logique qui s'oppose à celle dite de suppression ou d'endiguement, actuellement appliquée en France avec le confinement général de la population.

Une seule stratégie viable pour les chercheurs
Selon les chercheurs, cités par le quotidien du soir, la "principale conclusion est que l'atténuation n'empêcherait pas une augmentation des cas qui excéderait jusqu'à huit fois les capacités en lits d'hôpitaux et de réanimation, dans le scénario le plus optimiste".
Pour les scientifiques, la stratégie d'endiguement "est la seule stratégie viable actuellement" pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui selon un décompte de l'AFP, a contaminé à ce jour plus de 200.000 personnes à travers le monde et tué près de 8000 malades.
