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Coronavirus: d'après la Chine, la contamination ralentit même si le virus tue encore

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Le bilan de l'épidémie s'est de nouveau alourdi ce dimanche en Chine: les autorités dénombrent près de 1700 morts. Mais, d'après elles, le rythme de contamination dessine une décrue.

Le coronavirus a déjà fait 1.665 morts en Chine, d'après le dernier bilan diffusé ce dimanche par les autorités du pays. Au cours des dernières 24 heures, 142 personnes ont succombé à la maladie. Mais un haut responsable chinois affirme que son pays est en train de maîtriser l'épidémie.

"On peut déjà constater l'effet des mesures de contrôle et de prévention de l'épidémie dans différentes parties du pays", s'est félicité le porte-parole de la commission nationale de la Santé, Mi Feng.

Plus de 68.000 personnes ont été contaminées depuis le début de la crise, mais le nombre de nouveaux cas quotidiens tend à se tasser: 2009 ont été dénombrés ce dimanche, soit la troisième journée de repli consécutive.

Plus prudente, l'Organisation mondiale de la santé a jugé ce samedi qu'il était "beaucoup trop tôt" pour faire des prévisions sur l'évolution de la maladie.

"Une stricte gestion fermée"

À l'épicentre de la crise, dans la province du Hubei, les autorités tentent de contenir l'épidémie. Depuis le 23 janvier, 56 millions d'habitants sont coupés du monde. Leur liberté de mouvement est restreinte, bien au delà de la capitale, Wuhan. Villages et cités résidentielles sont désormais soumis à "une stricte gestion fermée", 24 heures sur 24, ce qui signifie que les habitants ne sont plus censés sortir de chez eux jusqu'à nouvel ordre.

Les achats et la distribution de nourriture et de médicaments peuvent être faits de façon "centralisée", précise une directive provinciale publiée ce dimanche.

Le régime chinois critiqué pour sa gestion

En Chine, après avoir révoqué vendredi les plus hauts responsables politiques du Hubei et de Wuhan, le régime communiste a poursuivi le mouvement ce dimanche avec l'annonce de sanctions de hauts fonctionnaires de moindre rang.

"Lorsqu'une crise de cette ampleur se produit, cela prend une importance politique, car l'image internationale de la Chine et la légitimité du Parti (communiste) sont en jeu", commente la sinologue Zhou Xun, de l'Université d'Essex, en Angleterre.

Le régime du président Xi Jinping fait face à une vague inédite de mécontentement pour avoir tardé à réagir à l'épidémie. Une colère attisée par la mort au début du mois d'un jeune médecin de Wuhan qui avait été convoqué par la police pour avoir alerté dès décembre sur l'apparition du virus.

"De façon générale, depuis Mao, l'Etat a fait très peu pour la santé publique", estime Mme Zhou. "Le résultat c'est que le système de santé est très faible, inefficace, coûteux et chaotique".

Un premier décès en France

Dans le reste du monde, l'épidémie maintient la planète en alerte, avec près de 600 cas confirmés de contamination dans une trentaine de pays.

La ministre française de la Santé Agnès Buzyn a annoncé samedi le décès la veille au soir d'un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en France depuis fin janvier. Ce décès est le "premier hors d'Asie, le premier en Europe", a-t-elle précisé.

L'Egypte avait annoncé ce vendredi avoir enregistré le premier cas sur le continent africain.

Le principal foyer d'infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon: 355 cas de contamination y ont été confirmés, dont 70 nouveaux cas annoncés ce dimanche.

Plusieurs pays, comme le Canada, les Etats-Unis, mais aussi Hong Kong, ont décidé ce week-end d'évacuer rapidement leurs ressortissants, bloqués dans le bateau en quarantaine depuis le 3 février. Au total, près d'un millier de passagers ont pu être évacués. Mais les 3.711 personnes initialement à bord n'ont pas encore toutes subi les examens permettant d'établir leur éventuelle contamination.

C. S. avec AFP