Contaminée, une virologue russe ignore le confinement et risque la prison

Un homme portant un masque à côté d'une ambulance à Moscou, en Russie, le 23 mars 2020 - Alexander NEMENOV / AFP
La police russe a ouvert lundi une enquête contre une spécialiste des épidémies qui n'avait pas respecté la période d'isolement obligatoire et continué à travailler après un voyage à l'étranger, se révélant malade du coronavirus. Le Comité d'enquête russe a indiqué dans un communiqué que la femme s'était rendue du 6 au 9 mars en Espagne, l'un des principaux foyers de contamination en Europe, sans prévenir sa hiérarchie.
Professeur à la faculté des maladies infectieuses de l'université de Stavropol (sud), elle est également spécialiste pour ce type de pathologies au sein du ministère local de la Santé, précise le communiqué.
"Elle a donné cours à l'université, participé à des conférences"
A son retour d'Espagne, l'experte n'avait pas suivi la période d'auto-confinement obligatoire de 14 jours, décidée par les autorités russes le 5 mars pour limiter la pandémie.
"Cette femme a continué son train de vie habituel : elle a donné cours à l'université, participé à des conférences et visité certaines institutions et des organismes", a détaillé la police russe.
Le 17 mars, elle avait été hospitalisée après une dégradation de son état de santé. C'est à ce moment-là qu'elle a été testée positive au coronavirus.
350 personnes sous surveillance
Poursuivie pour "négligence" et "non-communication d'information mettant la vie ou la santé d'autrui en danger", elle risque jusqu'à cinq ans de prison en cas de décès ou de maladies graves reconnus comme liés à ses actes.
Des responsables locaux ont indiqué que près de 350 personnes ayant été en contact avec elle étaient lundi sous surveillance. Parmi elles, 11 sont suspectées d'avoir contracté le virus. Selon le dernier bilan des autorités, la Russie compte 438 cas officiellement déclarés de Covid-19.