Chine: Xi Jinping promet à son "ami" Trump une "visite merveilleuse" en novembre

Le président chinois Xi Jinping, le 5 septembre 2017 - Fred Dufour/AFP
Le président chinois Xi Jinping a promis samedi à son homologue américain Donald Trump une première visite "merveilleuse" en Chine en novembre. "Je suis convaincu que sa visite sera spéciale, merveilleuse et réussie", a déclaré le président chinois en recevant à Pékin le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, dans une atmosphère conviviale.
Il s'agira de sa première visite dans ce pays, que le milliardaire américain avait particulièrement brocardé l'an dernier lors de sa campagne électorale, accusant notamment la Chine d'avoir "volé" des millions d'emplois aux Etats-Unis.
Développer les relations sino-américaines
Xi Jinping a rappelé qu'il avait déjà rencontré son homologue américain à deux reprises, dont une dans la luxueuse villa de Donald Trump en Floride, et échangé avec lui nombre de courriers et d'entretiens téléphoniques. "J'ai apprécié chacun de ces échanges. Nous avons accompli des efforts considérables pour développer les relations sino-américaines", a-t-il commenté. "Nous avons développé une bonne relation de travail et une amitié personnelle".
Le secrétaire d'Etat américain lui a répondu que la relation entre les deux pays continuait "à mûrir par la puissance de la relation entre vous et le président Trump". "Nous espérons faire encore progresser cette relation lors du prochain sommet", a-t-il ajouté.
La visite du chef de la diplomatie américaine survient en plein réchauffement des relations entre les deux géants du Pacifique, dominées par la menace nord-coréenne un mois après un puissant essai nucléaire de Pyongyang. Si les deux hommes n'ont pas évoqué la Corée du Nord, ce sujet devrait être "sur la table" lors de la visite de Donald Trump, a reconnu Rex Tillerson.
Des divergences qui subsistent
Ces derniers mois, l'administration Trump avait publiquement accusé la Chine -le dernier grand partenaire commercial de Pyongyang- de ne pas faire suffisamment pression sur son turbulent voisin pour qu'il abandonne ses ambitions nucléaires. Mais le ton s'est récemment adouci, à mesure que Pékin approuvait et mettait en musique le nouveau train de sanctions contre la Corée du Nord adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU.
En application des résolutions onusiennes, le ministère chinois du Commerce a annoncé cette semaine que les entreprises nord-coréennes établies en Chine devraient fermer d'ici janvier. Par ailleurs, le géant asiatique a confirmé qu'il limiterait drastiquement ses exportations de produits pétroliers raffinés.
Pourtant, des divergences subsistent: la diplomatie chinoise plaide sans relâche pour une solution "pacifique" et ne goûte guère les escalades verbales entre Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-Un. De même, Pékin défend l'idée d'un "double moratoire" -l'arrêt simultané des essais balistiques et nucléaires de Pyongyang et des manœuvres militaires américano-sud-coréennes: une solution dont Washington ne veut pas entendre parler. Enfin, la Chine s'oppose à toute intervention dans la péninsule, à ses portes, alors que Donald Trump n'écarte pas "l'option militaire" et a menacé de "destruction totale" le régime de Kim Jong-Un.