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 Cachemire: le Pakistan expulse l'ambassadeur indien et suspend le commerce bilatéral avec l'Inde

Des manifestants au Pakistan

Des manifestants au Pakistan - FAROOQ NAEEM / AFP

Deux jours après la révocation par New Delhi de l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu’elle contrôle et que le Pakistan revendique, ce dernier a annoncé ce mercredi qu’il expulsait l’ambassadeur indien à Islamabad et suspendait le commerce bilatéral avec l’Inde.

"Nous allons rappeler notre ambassadeur à Delhi et renvoyer le leur", a affirmé mercredi le ministre des Affaires étrangères pakistanais Shah Mehmood Qureshi à la télévision pakistanaise. L'annonce intervient deux jours après la révocation par New Delhi de l'autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire qu'elle contrôle et que le Pakistan revendique.

Le gouvernement pakistanais a également annoncé dans un communiqué qu'il abaissait le niveau des relations diplomatiques avec l'Inde et suspendait le commerce bilatéral. Ces décisions ont été annoncées après une nouvelle réunion du comité de sécurité nationale, à laquelle ont participé les principaux ministres et généraux pakistanais.

Le Cachemire pouvait légiférer sur tout sauf la défense

Le gouvernement indien a annoncé lundi la révocation de l'autonomie constitutionnelle du Cachemire, une décision explosive qui vise à placer sous une tutelle plus directe de New Delhi cette région rebelle revendiquée par le Pakistan.

L'Etat du Jammu-et-Cachemir, dans le nord, bénéficiait jusqu'alors d'un statut spécial garanti par la Constitution indienne. Il permettait à cette région de légiférer sur tous les sujets à l'exception de la défense, des Affaires étrangères et des communications. Le Pakistan, qui revendique le Jammu-et-Cachemire depuis la partition avec l'Inde en 1947, au terme de la colonisation britannique, avait qualifié lundi cette décision d'"illégale".

70.000 morts depuis 1989

Le Premier pakistanais Imran Khan avait annoncé mardi qu'il porterait la question devant les instances internationales. La décision pourrait exacerber la rébellion sanglante au Cachemire indien, qui a coûté la vie à plus de 70.000 personnes, principalement des civils, depuis 1989.

En prévision de possibles troubles, les autorités indiennes avaient déployé ces dix derniers jours plus de 80.000 paramilitaires supplémentaires dans cette zone déjà hautement militarisée. La région himalayenne est sous une chape de plomb depuis dimanche soir et totalement coupée du monde, tous les moyens de communication étant bloqués.

Alexandra Jaegy avec AFP