"Ça peut arriver n’importe quel jour": le maire de Kramatorsk s'attend à une offensive russe sur sa ville

"Tout est arrivé très vite, personne n’aurait pu le prévoir." Moins d'une semaine après que la gare de Kramatorsk a été visée par des tirs de roquettes, une attaque attribuée à l'armée russe qui a fait plus de 50 morts, la capitale du Donbass ukrainien panse encore ses plaies. Sur l'antenne de BFMTV, Oleksandr Goncharenko, maire de cette ville stratégique qui a perdu les trois-quarts de sa population depuis le début du conflit, revient sur cet événement tragique.
"Ce sont des armes très dangereuses que les Russes utilisent contre des civils. Et personne n’était en mesure d’imaginer qu'ils étaient capables de faire quelque chose comme ça", assure-t-il soulignant que le bilan aurait pu être bien plus tragique.
"Si le missile avait atterri 100 mètres plus près des bâtiments de la gare, 2 ou 3000 personnes auraient pu mourir en une seconde."
Selon l'édile, autour de cette gare ferroviaire qui "était le lieu de rassemblement pour les évacuations en train, le point de départ vers l’ouest de l’Ukraine", il n'y a jamais eu "de militaires ni de groupes militaires". Pour lui, il s'agit de la preuve que "les Russes peuvent tout faire aux civils, aux citoyens."
Depuis, les évacuations depuis Kramatorsk se font par bus ou bien ont été délocalisées et se font depuis "la gare ferroviaire d’une ville voisine", souligne le maire.
Kramatorsk prête pour la bataille
Depuis l'annonce par l'état-major russe d'un redéploiement stratégique de ses soldats vers l'est du pays et le Donbass, la ville de Kramatorsk est au coeur de toutes les convoitises. Oleksandr Goncharenko en est parfaitement conscient, et assure être prêt à défendre ses habitants.
"Nous essayons de stocker le plus possible d’eau, nourriture et essence et on se prépare de cette façon pour prendre soin des personnes qui restent. Nous nous approvisionnons en médicaments, nous recevons des armes de l’Europe", liste l'élu.
"Les militaires s’attendent à une escalade des attaques contre Kramatorsk cette semaine ou durant les deux prochaines semaines. Ça peut arriver n’importe quel jour", prévoit-il.
A l'heure actuelle, les combats s'intensifient au nord de la ville, "on voit déjà une escalade à 45 kilomètres, on peut entendre les bombes", ajoute le maire, qui rappelle que le chemin des Russes jusqu'à Kramatorsk sera long.
"Il y a beaucoup de villes et villages sur le chemin très bien protégés par notre armée", conclut-il.
"C'est un autre crime de guerre"
Après l'attaque contre la gare de Kramatorsk, les condamnations de la communauté internationale furent unanimes. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait demandé "une réponse mondiale ferme" après ce bombardement.
"C'est un autre crime de guerre de la Russie pour lequel chacun parmi ceux impliqués sera tenu responsable", avait-il dit dans un message vidéo. "Les puissances mondiales ont déjà condamné l'attaque de la Russie contre Kramatorsk. Nous attendons une réponse ferme mondiale à ce crime de guerre", avait-il poursuivi.