"Ça compte sur le plan sentimental": le père de Boris Johnson "très content" d'avoir obtenu la nationalité française

Le père de Boris Johnson, Premier ministre britannique, est désormais français. Stanley Johnson, 81 ans, a obtenu ce mercredi la nationalité française, après en avoir formulé la demande en novembre.
"Il paraît que j'ai toujours été français, mais il fallait le réclamer. C'est ce que les notaires m'ont dit il y a quelques années, que j'étais français par ma mère, ma grand-mère et que je devais le réclamer", a-t-il expliqué, invité sur notre antenne.
Selon la loi, les personnes françaises par filiation ne peuvent plus se prévaloir de cette nationalité lorsque leur famille (les ascendants) est restée installée à l'étranger pendant plus de 50 ans sans avoir exercé les droits liés à la nationalité. Il s'agit d'une perte de la nationalité par "désuétude".
Mais un autre article du code civil permet à ces personnes de retrouver la nationalité française par simple déclaration, sous réserve de justifier "des liens manifestes d'ordre culturel, professionnel, économique ou familial" avec la France ou d'avoir combattu pour elle. C'est sur la base de cet article que Stanley Johnson avait souscrit une déclaration de nationalité française.
"Réclamer une partie de mon identité"
Et le père de la figure de proue du Brexit se réjouit surtout de retrouver un passeport européen.
"Je suis très content. Je me compte encore une fois parmi les adhérents de l'Union européenne, ça c'est très bien", explique-t-il.
"Ça compte aussi sur le plan symbolique, sentimental car ma mère est née à Versailles. Sa grand-mère, toute la famille était là, donc c'est quelque chose de précieux pour moi de réclamer une partie de mon identité", confie le conservateur.
Dévaforable au Brexit en 2016, Stanley Johnson a changé d'avis l'année suivante. Mais, l'ex-député européen justifie sa demande de nationalité par l'envie de garder un "lien" avec l'Union européenne. "J'ai été l'un des premiers ressortissants britanniques à être nommé à la Commission en 1973, après ça j'ai été élu membre du Parlement européen, alors c'est vrai que du côté professionnel, j'étais absolument pour l'union économique. Ceci dit, après le vote sur le Brexit, j'ai accepté", a-t-il expliqué, ajoutant à propos des Britanniques.
"Nous avons quitté l'Union européenne, mais nous n'avons pas quitté l'Europe", précise-t-il.
Interrogé sur la réaction de son fils Boris Johnson, l'ancien eurodéputé ne "pense pas" l'avoir fâché. "Pendant 25 ans, il a eu la nationnalité américaine car il est né là-bas. On ne peut pas écarter tous ses liens avec son pays natal", a-t-il souligné.