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Belgique: selon le ministre de l'Intérieur la menace terroriste "évolue"

Une femme tient un bougie près d'une affiche "je suis Charlie", lors de la commémoration des deux ans après les attaques de 2015 qui avaient fai 17  victimes, le 7 janvier 2017 à Paris

Une femme tient un bougie près d'une affiche "je suis Charlie", lors de la commémoration des deux ans après les attaques de 2015 qui avaient fai 17 victimes, le 7 janvier 2017 à Paris - BERTRAND GUAY, AFP/Archives

Un an après les attentats de Bruxelles, le ministre belge de l'intérieur affirme que la menace terroriste a évolué et craint les retours de djihadistes de Syrie, où Daesh est en grande difficulté sur le plan militaire.

Près d'un an après les attentats de Bruxelles, la Belgique reste sous la menace d'attentats terroristes mais la nature du danger a évolué, Daesh étant à présent une "source d'inspiration" plus qu'un commanditaire, affirme le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon.

"Nous restons au niveau 3 de menace", sur une échelle de 4, "ce qui veut dire que nous restons vigilants à ce qu'il se passe sur notre territoire et dans le monde, parce que le terrorisme ne connaît pas de frontière", tempère le "premier flic" de Belgique.

"La première phase, ce sont des attentats très ciblés: Charlie Hebdo, l'Hyper Casher à Paris, le Musée juif de Bruxelles. La deuxième, ce sont quand des combattants de Daesh commettent des attentats ici avec pour objectif de faire le plus de victimes possible", analyse-t-il.

Mais comme les départs vers la Syrie et l'Irak se sont taris (aucun depuis la Belgique en 2016, alors que le pays était l'un des champions de l'envoi de combattants sur zone) et que les retours sont plus difficiles, "Daesh ne commande plus" directement des actions terroristes, poursuit le ministre.

Crainte des retours

Aujourd'hui, Daesh "inspire les gens pour qu'ils contribuent au djihad. C'est Nice, Berlin, Jérusalem, c'est le type avec la machette qui a attaqué deux femmes policières à Charleroi (sud de la Belgique)", énumère Jan Jambon, évoquant une troisième phase.

Selon le ministre de l'Intérieur, les services de renseignement de nombreux pays craignent à présent une nouvelle phase avec le retour éventuel de djihadistes en Europe.

Tandis que Daesh recule dans ses fiefs syriens et irakiens, "la grande question est: 'Vont-ils leur demander de combattre jusqu'au dernier' " ou au contraire leur " 'dire de rentrer dans leur pays pour faire le plus de dégâts possible?' ", s'interroge-t-il.

"On a vu les premiers retours, même si ce sont plutôt les femmes avec enfants. Je ne dis pas que c'est sans danger, parce que les femmes peuvent aussi être des combattantes. Mais nous n'avons pas encore de signe d'un grand exode", mais je peux vous jurer que chaque service de renseignement, de chaque pays, travaille là dessus", assure le ministre de l'intérieur

"S'attaquer à la petite criminalité"

En Belgique, "il y a des garages qui se transforment en mosquées" et "cela se joue aussi beaucoup par internet", selon lui: "C'est à notre société de faire des contre-propositions, parce qu'on a laissé trop longtemps le champ libre aux salafistes et à Daesh pour séduire les jeunes avec leurs messages simplistes".

Pour "combattre le terrorisme, on doit commencer par s'attaquer à la petite criminalité", plaide-t-il.

"Les jeunes qui sont dans la petite criminalité, entrent à un moment en contact avec une forme plus grave de criminalité. Ils passent par la case prison, et après ? Ils sont de la 3e, 4e génération issue de l'immigration, ils n'ont pas de diplôme et ont déjà un casier judiciaire. Quel est leur futur ?", déplore Jan Jambon.

G.D. avec AFP