Attentat de Manchester: une "bonne partie" du réseau démantelé

La police britannique a annoncé vendredi après-midi avoir démantelé une "bonne partie" du réseau jihadiste révélé par l'attentat de Manchester. La police a fait des progrès "immenses" dans l'enquête mais continue à explorer des pistes "importantes", a ajouté le responsable de l'anti-terrorisme, Mark Rowley. Le chef de la police de Manchester, Ian Hopkins, avait dit auparavant que l'enquête portait "clairement" sur un réseau autour du kamikaze, Salman Abedi, un Britannique d'origine libyenne.
Vendredi, deux nouveaux suspects ont été arrêtés dans la banlieue de Manchester et neuf personnes sont donc en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'attentat-suicide qui a fait 22 morts après un concert d'Ariana Grande au Manchester Arena le 22 mai dernier, que Daesh a revendiqué.
L'enquête a révélé que le kamikaze, âgé de 22 ans et né à Manchester de parents libyens ayant fui le régime de Mouammar Kadhafi, avait baigné dans un contexte familial jihadiste et était animé d'un désir de "vengeance", selon ses proches.
La bombe utilisée
La bombe qu'il a utilisée était un engin artisanal puissant équipé d'un détonateur sophistiqué que le jeune kamikaze n'a très vraisemblablement pas conçue tout seul, selon des experts interrogés par l'AFP.
Le New York Times a publié huit photographies de la bombe utilisée lors de l'attentat, montrant différentes parties: détonateur, batterie, fragments d'un sac à dos bleu ou encore morceaux de métal et vis.
Certains des composants "sont accessibles et faciles à trouver", explique à l'AFP Will Geddes, patron d'une entreprise spécialisée dans la sécurité.
Mais le "détonateur lui-même", une pièce métallique en forme de tube, "est quelque chose sur lequel il n'est pas facile de mettre la main sans éveiller les soupçons", dit-il.
Selon le New York Times, le détonateur contenait un petit circuit imprimé, et non pas un simple interrupteur comme c'est souvent le cas, suggérant un retardateur, voire même un récepteur pour un déclenchement à distance, ou une combinaison des deux. "Il est clair que ça lui a été livré par un tiers", estime Will Geddes.
Fuites dans les médias américains
Exaspérée par des fuites dans les médias américains, la Première ministre Theresa May a évoqué la question avec Donald Trump, afin que les informations échangées entre services de renseignement restent "confidentielles".
Le président américain a immédiatement fait savoir dans un communiqué qu'il voulait "poursuivre" les auteurs de ces fuites.
La préparation de l'attentat
Selon le New York Times, Abedi aurait préparé l'attentat depuis au moins un an, achetant les composants de la bombe dans des magasins de Manchester.
Après son retour de Libye, Abedi a été filmé par des caméras de vidéo-surveillance en train d'acheter un sac-à-dos à Manchester. Il aurait assemblé les composants de la bombe à deux adresses différentes, selon le Telegraph.
L'enquête en Libye
En Libye, un frère et le père du kamikaze ont été interpellés. Son frère "a indiqué qu'il appartenait à l'Etat islamique ainsi que son frère Salman Abedi", selon la Force de dissuasion, qui fait office de police, loyale au gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye. Le père a lui été arrêté à son domicile à Tripoli.
Les victimes
Les 22 victimes de l'attentat ont été identifiées. La plus jeune est une fillette de huit ans, Saffie Rose Roussos. Un couple de Polonais vivant en Grande-Bretagne, venu chercher leurs filles à la fin du concert, ont également été tués.