BFMTV
Asie

Vol MH370: une zone de recherche particulièrement inhospitalière

Un membre de l'équipe de recherches à bord d'un hélicoptère, le 11 mars 2014.

Un membre de l'équipe de recherches à bord d'un hélicoptère, le 11 mars 2014. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Les enquêteurs ont pris un nouveau cap depuis le repérage par satellite de deux objets flottants de grande taille, au large de l'Australie. Les recherches se concentrent désormais dans une zone inhospitalière et peu propice à ce type d'opérations.

C'est l'une des zones les plus inhospitalières de la planète, loin de tout continent, à la jonction des océans Indien et Antarctique. Depuis trois jours, les recherches du Boeing 777 disparu se concentrent dans cette étendue d'eau glacée de quelque 23.000 km2, à plus de 2.500 km des côtes australiennes. Des opérations déclenchées par le repérage satellitaire de deux gros objets flottants, dont un de 24 mètres de longueur.

Les débris aperçus par satellite sont à 2.300 km des côtes australiennes.
Les débris aperçus par satellite sont à 2.300 km des côtes australiennes. © Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La zone, battue par les vents et où la mer est souvent démontée, est peu fréquentée par les bateaux. Lorsque l'alerte a été donnée, le navire le plus proche était à deux jours de voyage. "Il y règne des conditions très rudes. Dès qu'on arrive par là-bas, l'influence de l'Antarctique se fait sentir", indique Erik van Sebille, océanographe à Sydney.

"Ce n'est pas le genre d'endroit où vous aimeriez rester à chercher un avion pendant des semaines", explique-t-il. "On n'aurait pas pu trouver pire, et le moment de l'année ne pourrait pas lui aussi être plus mal choisi". En effet, les conditions météorologiques ralentissent les recherches, et chaque appareil ne peut effectuer que deux heures d'observation avant de rentrer se poser à terre.

Le problème de la dérive

Les bateaux qui transitent par ces lieux ne croisent souvent qu'un seul autre navire pendant la traversée qui dure une cinquantaine de jours, note Nathan Bindoff, professeur d'océanographie à l'université de Tasmanie. Et la plupart du temps, la rencontre a lieu près de l'Antarctique, où se trouvent plusieurs bases scientifiques.

Autre difficulté: non loin de là, dans cette zone, se trouve le gyre de l'océan Indien. Il s'agit de l'une des cinq zones de tourbillons océaniques dans le monde, sorte de vortex qui attire les déchets en mer. Ce cauchemar des écologistes est souvent désigné par les termes "continent-plastique", ou "île-poubelle".

Enfin, la force des courants risque d'handicaper les opérations, tant l'épave a pu dériver en quatorze jours depuis son lieu d'impact. Ainsi, il avait fallu deux ans aux enquêteurs pour localiser l'Airbus A330 d'Air France, à plus de 4.000 mètres de profondeur dans l'Atlantique, qui avait plongé en juin 2009 lors d'un vol Rio-Paris, alors même que des premiers débris avaient été retrouvés une semaine après le crash.

A. G. avec AFP