Vol MH370: pourquoi l'enquête piétine

L'ombre d'un avion néo-zélandais survolant l'océan Indien à la recherche du vol MH370, disparu le 8 mars dernier. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Plus de trois semaines après, rien n'explique la disparition du Boeing 777 de Malaysia Airlines et des 239 personnes à son bord. La transcription des dernières communications avec le vol MH370 n'a rien révélé d'"anormal". L'espoir s'amenuise dans l'océan Indien de retrouver les boîtes noires à temps.
> Les batteries des boîtes noires vont s'épuiser
Un bâtiment de la marine australienne, l'Ocean Shield, a quitté Perth lundi soir en emportant une sonde de 35 kilos (Towed Pinger Locator) attachée au bout d'un câble pour capter les émissions acoustiques des boîtes noires. Le navire devrait mettre jusqu'à trois jours pour atteindre la zone où ont été repérés de possibles débris de l'avion, soit quasiment à expiration de la durée théorique (30 jours) d'émission des boîtes noires du Boeing 777 de Malaysia Airlines, disparu le 8 mars.
"Il nous reste environ une semaine, mais la durée de vie de la batterie [des boîtes noires] dépend de la température de l'eau, de la profondeur et de la pression", a souligné le ministre australien de la Défense, David Johnston.
> La localisation est encore très incertaine
Les recherches s'étendent sur une immense aire marine de 319.000 km2, la surface de la Norvège, et même si un périmètre plus réduit est établi pour le sonar américain, celui-ci doit être tracté à 5 km/h pour qu'il puisse détecter des signaux.
Aucun débri répéré par satellite n'a encore été identifié comme provenant du Boeing. Des objets flottants récupérés ces derniers jours dans les zones ciblées se sont avérés être du matériel de pêche ou de simples déchets.
L'ancien chef de l'armée de l'Air australienne, qui coordonne les recherches depuis Perth, s'est lui aussi montré très prudent quant aux chances de l'enquête d'aboutir, ou d'aboutir rapidement. "Le point de départ d'une opération de recherche et de secours est la dernière position connue du véhicule ou de l'aéronef. Dans ce cas particulier, la dernière position connue est loin, très loin de l'endroit où l'aéronef semble avoir disparu", a indiqué Angus Houston.
> Aucun indice dans les communications
Par ailleurs l'étude des dernières communications entre le cockpit et le contrôle aérien n'a rien révélé d'"anormal", a annoncé le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein.
Publiée dans son intégralité pour la première fois, la transcription des 54 minutes d'échanges lapidaires et techniques se conclut par la réponse du cockpit au contrôle aérien malaisien lui annonçant qu'il doit désormais contacter les contrôleurs vietnamiens. "Bonne nuit, Malaysia trois sept zéro", dit le pilote ou le copilote à 1h19, 38 minutes après son décollage de Kuala Lumpur et peu de temps avant sa disparition des radars. La dernière conversation du cockpit avec le sol a nourri maintes spéculations en raison de la version initialement présentée par les autorités, et modifiée depuis. Selon cette version, les derniers mots reçus de l'avion avaient été "D'accord, bonne nuit" ou "Eh bien, bonne nuit".