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Thaïlande

Thaïlande: la Première ministre destituée pour abus de pouvoir

Yingluck Shinawatra, alors Première ministre de Thaïlande, à Bangkok le 30 avril 2014.

Yingluck Shinawatra, alors Première ministre de Thaïlande, à Bangkok le 30 avril 2014. - -

Yingluck Shinawatra a été reconnue coupable d'abus de pouvoir. Mais cette décision de la Cour constitutionnelle menace d'enfoncer un peu plus le pays dans la crise politique.

La Première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, a été destituée mercredi par la Cour constitutionnelle de Thaïlande. Celle-ci l'a reconnue coupable d'abus de pouvoir. Le ministre du Commerce Niwattumrong Boonsongpaisan a été nommé à sa place, a annoncé un peu plus tard le gouvernement.

"Yingluck ne peut plus rester à son poste de Premier ministre", a déclaré mercredi un juge de la Cour lors de la lecture de la décision retransmise à la télévision. Les juges ont pris cette décision "à l'unanimité", malgré les dénégations de Yingluck, mardi, lors d'une audience devant la Cour. Plusieurs membres du gouvernement sont également concernés.

L'affaire concerne l'éviction du patron du Conseil de sécurité nationale après l'arrivée au pouvoir de Yingluck en 2011. Un groupe de sénateurs, assurant que l'éviction avait profité au parti Puea Thai au pouuvoir, avait déposé un recours devant la Cour constitutionnelle.

Risque de nouvelles violences

Yingluck faisait en outre, depuis six mois, l'objet de manifestations quasi quotidiennes réclament sa tête. Les protestataires l'accusaient, elle et son frère Thaksin, également ancien premier ministre, d'avoir mis en place un système de corruption généralisée.

Ils estiment qu'à travers elle, Thaksin, aujourd'hui en exil, continue de gouverner à travers sa soeur. Les opposants espèrent désormais faire appel au Sénat pour nommer un nouveau Premier ministre.

Cette décision risque néanmoins de plonger un peu plus le pays dans la crise. Car le mouvement des Chemises rouges, pro-Thaksin, avait de son côté promis de redescendre dans la rue en cas de ce qu'ils appellent un "coup d'Etat judiciaire".

M. T. avec AFP