Serge Atlaoui: ses proches inquiets après l'exécution de sept étrangers

Marche de soutien à Serge Atlaoui, à Metz, le 25 avril. - Alexandre Marchi - AFP
Les nouvelles en provenance d'Indonésie ont renforcé l'inquiétude de la famille et des soutiens de Serge Atlaoui, ce Français condamné à mort par les autorités locales. Mardi soir, les médias indonésiens ont annoncé qu'un peloton d'exécution a fusillé huit prisonniers condamnés à mort.
Une "véritable loterie"
Deux Australiens, un Brésilien, quatre Nigérians et un Indonésien, tous condamnés pour trafic de drogue, ont ainsi été fusillés peu après minuit, heure locale, dans le complexe pénitentiaire de l'île isolée de Nusakambangan. Et ce malgré les critiques et les appels à la clémence venus du monde entier.
Seule une femme, une Philippine, a été épargnée, bénéficiant d'un sursis de dernière minute. Le Français Serge Atlaoui, qui a été retiré de la liste des prisonniers à exécuter samedi dernier, attend, quant à lui, l'examen d'un dernier recours devant la Cour suprême indonésienne.
"L'Indonésie veut montrer les gros bras. Alors certes, une Philippine a échappé à la dernière semaine à son exécution parce que celui qui l'avait emmenée dans ce trafic a avoué. Mais c'est une véritable loterie et c'est profondément inhumain", juge sur BFMTV Michel Taube, fondateur de l'ONG "Ensemble contre la peine de mort".
Peser sur la politique indonésienne
Pour l'avocat de Serge Atlaoui, Richard Sédillot, le président Joko Widodo, "n'est pas tout à fait insensible" au sort de son client. "J'espère sincèrement qu'il va ordonner un réexamen attentif du dossier". Même son de cloche du côté de Nicolas Perron, le directeur des programmes de l'ONG "Ensemble contre la peine de mort", qui "espère que le président va se ressaisir".
Pour les soutiens du Français emprisonné, il s’agit aussi de peser sur la personnalité du président indonésien, resté complètement sourd à toutes les voies diplomatiques, alors même que la peine de mort a été suspendue en 2013 dans le pays.