Serge Atlaoui: des avocats lancent un appel international contre son exécution

Depuis Erevan, en Arménie, des avocats de plusieurs nationalités, dont des Français exerçant au barreau de Paris en appellent à "l'Etat d'Indonésie" contre l'exécution du Français Serge Atlaoui. "L'Arménie a justement aboli la peine de mort afin de garantir le triomphe du droit, quelles que soient les circonstances", plaident-ils.

Des avocats de plusieurs pays se mobilisent pour sauver Serge Atlaoui du peloton d'exécution. Réunis vendredi à Erevan pour la commémoration du génocide arménien, plusieurs avocats et associations, dont le barreau de Paris, lancent un appel international contre l'exécution de ce Français de 51 ans, définitivement condamné à mort cette semaine par la justice indonésienne.

Dans ce texte, ils en appellent directement à "l'Etat d'Indonésie", la grâce présidentielle restant désormais le seul moyen d'empêcher que Serge Atlaoui ne soit fusillé alors que son dernier recours judiciaire a été rejeté mardi par la Cour suprême indonésienne.

"Aujourd'hui, en cet anniversaire du génocide arménien, la communauté internationale est réunie à Erevan. Les avocats de plusieurs pays voudraient saisir l'opportunité de s'adresser à l'Etat d'Indonésie qui vient tout juste d'annoncer son intention de préparer l'exécution dans les prochains jours du citoyen français Serge Atlaoui", lancent-ils dans ce texte, signé notamment par le représentant du Conseil National des Barreaux, mais aussi des membres des barreaux arméniens, grecs ou russes.

"Garantir le triomphe du droit"

"L'Arménie a justement aboli la peine de mort, en mémoire des massacres endurés par le peuple arménien, afin de garantir le triomphe du droit, quelles que soient les circonstances", poursuit l'appel.

Si les signataires en appellent au "triomphe du droit", la France dénonce de son côté un procès inéquitable. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a une nouvelle fois mis en cause le fonctionnement de la justice indonésienne en marge d'un déplacement à Bordeaux. "Nous considérons que la justice n'a pas été respectée". "Rappelons que M. Atlaoui n'était pas un chimiste, c'était un ouvrier soudeur et qui, de toutes les manières, a un rôle mineur et n'a pas de sang sur les mains", a insisté le chef de la diplomatie française.

Mais le président indonésien Joko Widodo s'est toujours montré intransigeant sur l'exécution des condamnés à mort dans des affaires de drogue. Et Serge Atlaoui, soudeur de profession de 51 ans, risque bien d'être le premier Français exécuté depuis 38 ans. Jeudi, le gouvernement indonésien a annoncé jeudi avoir donné l'ordre de préparer les exécutions de dix condamnés à mort pour trafic de drogue, dont Serge Atlaoui.

V.R.