BFMTV
Asie

Séisme au Népal: "Il y a urgence pour traiter les blessés"

Rony Brauman, sur BFMTV.

Rony Brauman, sur BFMTV. - BFMTV

Invité ce mardi matin de BFMTV et RMC, l'ancien président de Médecins Sans Frontières, Rony Brauman, est revenu sur l'urgence de la situation au Népal, trois jours après le séisme meurtrier qui a frappé le pays.

Trois jours après le terrible séisme qui a secoué le Népal, faisant plus de 4.300 morts et près de 8.000 blessés, selon un dernier bilan, l'ancien président de l'ONG Médecins Sans Frontières, Rony Brauman, a alerté, sur BFMTV et RMC, sur l''urgence médicale" face à la laquelle se trouve le pays.

La prise en charge médicale, priorité absolue

"Ce que nous recevons comme informations, c'est que les blessés continuent de s'accumuler. Un grand nombre d'entre eux ne reçoivent pas de soins, et des gens en situation de soins continus voient leurs traitements interrompus parce que la chaîne est brisée. Du point de vue médical, il y a l'urgence de traiter les blessés, et tenter de rétablir la chaîne", a-t-il expliqué.

La prise en charge médicale est, selon Rony Brauman, l'une des priorités sur le terrain, tout comme la prise en charge collective des populations, "du point de vue de la nourriture, des abris, et de l'eau", mais aussi le déblaiement des voies de passage, et la remise en état des réseaux de circulation et de communication. "Tout cela est en train d'être fait" sur place, assure Rony Brauman.

L'aide locale déjà à l'oeuvre depuis trois jours

"L'aide locale se déploie avant que l'aide internationale n'arrive", explique-t-il. "La première aide est l'entraide de voisinage, la mobilisation des ressources des institutions locales". Des distributions d'eau, de nourriture, de bâches en plastique, ont déjà débuté sur place, mais en "quantité insuffisante", souligne Rony Brauman. "Il faut donc élargir", insiste-t-il. 

Mais le spécialiste met en garde sur les chiffres communiqués ces dernières heures, notamment sur le nombre d'enfants atteints par la catastrophe (un million, selon l'ONU). "Il faut faire un point plus précis, pour dimensionner les secours à la taille voulue. Aujourd'hui, on est dans de grandes masses un peu trompeuses". "L'urgence n'est pas à l'envoi de nouveaux secours, mais au déploiement de ceux qui sont déjà sur place, et à une évaluation d'ensemble de tous les besoins", résume Rony Brauman.

Une "désorganisation" qui n'empêche pas l'aide

Interrogé sur le chaos régnant actuellement au Népal, et notamment à Katmandou, et sur la difficulté à coordonner l'aide, l'ancien président de MSF a rappelé qu'"il y a toujours une situation de crise, de désorganisation", dans les heures qui suivent les séismes, soulignant que ce type de catastrophe naturelle n'est absolument pas prévisible".

"C'est dans ce contexte qu'il faut agir. Il ne faut pas s'imaginer que l'on va créer de l'ordre là où il y a mécaniquement du désordre. Souvenons-nous qu'à Haïti, en dépit de ce désordre, qui était bien plus grand que celui de Katmandou, les secours se sont mis en place. Certes il n'y avait pas de coordination, mais il y avait tellement de besoin d'un très grand nombre d'organismes qui s'étaient rendus sur place ont rendu d'immenses services", fait valoir Rony Brauman.