Russie: un homme arrêté pour "satanisme" et "propagande LGBT"

Un drapeau de la Russie à Moscou le 13 mars 2018 (photo d'illustration) - Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Le directeur d'un centre médical en Russie a été arrêté et accusé d'être un "sataniste" pour avoir "encouragé des relations homosexuelles", ont rapporté ce lundi 7 octobre des médias russes, en plein virage ultraconservateur ciblant les personnes LGBT+.
Selon les services de sécurité russes (FSB), cités par l'agence de presse Ria Novosti, cet homme travaillant dans la ville d'Oulianovsk, à environ 700 kilomètres l'est de Moscou, est "un adepte du satanisme".
"Il encourageait l'idée de relations homosexuelles parmi ses subordonnés comme un moyen d'adhérer au culte du diable", a ajouté l'agence, précisant encore qu'il "encourageait les citoyens à adopter ce culte afin d'obtenir la prospérité financière et de progresser dans leur carrière".
Une politique de plus en plus conservatrice
Depuis l'attaque à grande échelle contre l'Ukraine, en février 2022, la Russie a pris une multitude de mesures visant à punir la "propagande homosexuelle", dans le cadre d'une politique de plus en plus conservatrice.
La Cour suprême a banni fin 2023 ce qu'elle qualifie de "mouvement international LGBT", qualifié d'"extrémiste", une formulation floue ouvrant la porte à de lourdes peines de prison pour ceux qui sont accusés d'y adhérer.
Le Parlement a aussi interdit en septembre l'adoption d'enfants russes par des ressortissants de pays autorisant la transition de genre et envisage d'interdire la promotion du mode de vie "sans enfants".
Les autorités russes voient dans cette ligne ultraconservatrice une continuation de leur combat contre l'Occident, dont les valeurs et le mode de vie sont qualifiés de "décadents" par le président Vladimir Poutine.
Se voulant le chantre des "valeurs traditionnelles", Vladimir Poutine a également accusé à plusieurs reprises les Occidentaux de "satanisme" pour leur tolérance à l'égard des personnes LGBT.