Russie: Mikhaïl Kalachnikov, inventeur du célèbre fusil d'assaut, est décédé

La kakachnikov ou AK-47 est l'une des armes les plus répandues au monde. Ici dans les mains d'un policier pakistanais. - -
Il a passé l'arme à gauche. L'inventeur du fusil d'assaut soviétique AK-47, Mikhaïl Kalachnikov, est décédé lundi à l'âge de 94 ans, a annoncé l'agence officielle Itar-Tass, citant un porte-parole des autorités de la région d'Oudmourtie, dans l'Oural. Il s'est éteint "il y a une heure et demie", vers 15 heures, a précisé Viktor Tchoulkov.
L'inventeur de la kalachnikov, produite à quelque 100 millions d'exemplaires dans le monde, avait déjà été hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers mois.
L'ingénieur n'a jamais touché un sou sur les ventes d'AK
Mikhaïl Kalachnikov a commencé à mettre au point en 1947 le fusil d'assaut baptisé AK-47, tandis qu'il se remettait d'une blessure reçue pendant la Deuxième guerre mondiale. L'arme a par la suite été déclinée en de multiples modèles vendus à des millions d'exemplaires dans le monde.
La célèbre arme automatique est produite par l'ex-usine d'Ijmach, dans la ville d'Ijevsk. La société est toujours l'un des principaux producteurs d'armes à feu russes.
Mikhaïl Kalachnikov -un des Russes les plus connus du monde et parmi les personnes les plus décorées par son pays- n'a jamais touché d'argent sur la vente des millions de fusils portant son nom, utilisés par les armées de plus de 80 pays.
Des armes de contrebande
De l'aveu même de son inventeur, "la moitié, sinon plus (des kalachnikov produites), sont des armes fabriquées en contrebande".
"J'ai construit des armes dans le but de défendre notre société", avait-il souligné lors de son 90e anniversaire en 2009, tout en reconnaissant que "ce n'est pas agréable de voir que toutes sortes de criminels tirent avec mes armes".
"Bien sûr que j'ai des regrets, comme tout le monde. Mais je peux vous dire une chose: si c'était à refaire, je ne vivrais pas autrement", avait-il conclu.
Un fervent soviétique
Né le 10 novembre 1919 dans un petit village de Sibérie, Mikhaïl Kalachnikov a eu une jeunesse tragique. Sa famille, considérée comme "paysans riches" (koulak), est victime de la répression stalinienne: à l'âge de onze ans, il est déporté.
L'un de ses frères a été emprisonné au Goulag. Et jusqu'à la perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev, le général Kalachnikov, délégué aux congrès du Parti communiste de l'URSS, gardera le silence, même au sein de sa famille, sur "ces terribles secrets".
Malgré tout, le constructeur avait confié à l'AFP en 2000 être très affecté par la disparition de l'URSS et il n'hésitait pas à défendre le système communiste "où tout n'était pas si mauvais".