Référendum en Crimée: la Russie forcément gagnante?

Les citoyens de Crimée vont voter ce dimanche afin de dire s'ils acceptent le rattachement de leur péninsule à la Russie. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Certains l'ont qualifié de "farce". D'autres l'ont qualifié d'"illégal". Le référendum sur l'indépendance de la Crimée, organisé dimanche prochain, est au coeur des tractations à propos des tensions entre la Russie et l'Ukraine. Pourtant, selon le cercle de réflexion londonien Chatam House, les habitants de la péninsule n'auront pas la possibilité de réellement refuser le rattachement à la Russie.
Les personnes amenées à s'exprimer auront en effet deux choix: ils pourront décider d'opter soit pour la réunification de la Crimée avec la Fédération de Russie, soit pour le rétablissement de la Constitution de 1992. Seulement, selon Keir Giles, chercheur associé à Chatam House, les deux options envisagées ne sont pas très différentes.
Pas de statu quo
Le statu quo ne serait en effet pas prévu sur les bulletins qui seront glissés dans les urnes ce dimanche. "Les citoyens qui étaient satisfaits d'une Crimée faisant partie de l'Ukraine sur la même base que ces vingt dernières années n'ont pas voix au chapitre dans ce référendum", explique le chercheur.
Le retour à la Constitution de 1992 permettrait à la Crimée d'être indépendante au sein de l'Ukraine, mais tout en gardant la liberté de choisir ses propres partenariats, rapporte la Tribune de Genève. Selon Keir Giles, il s'agirait tout simplement d'une première étape vers une indépendance sous l'influence du pays dirigé par Vladimir Poutine: "Les deux choix présentés aux électeurs criméens ne leur laissent pas la possibilité d'abandonner le contrôle russe", conclut le chercheur.