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Russie

Poutine assure aux Russes que le pire de la crise est passé

Vladimir Poutine lors de sa traditionnelle séance de questions-réponses à la télévision russe, le 16 avril.

Vladimir Poutine lors de sa traditionnelle séance de questions-réponses à la télévision russe, le 16 avril. - Alexei Druzhinin - Ria Novosti - AFP

Le président russe Vladimir Poutine s'est prêté jeudi à la traditionnelle séance de questions-réponses avec la presse, grand-messe télévisuelle de près de quatre heures. Mistral, relations avec l'Europe, crise économique, Ukraine, Iran: le chef de l'Etat russe a rebondi sur tous les dossiers chauds du moment.

Face aux inquiétudes grandissantes, Vladimir Poutine s'est efforcé de rassurer les Russes, durement frappés par la récession économique. Le président russe, qui s'exprimait en direct à la télévision pour sa traditionnelle séance de questions-réponses, qui a duré près de quatre heures, a notamment assuré que le "pic" des problèmes créés par les sanctions occidentales sur fond de crise ukrainienne était passé et que le pays en sortirait renforcé.

Poutine joue l'apaisement

Interrogé sur la guerre en Ukraine, sa décision d'ouvrir la voie à la possible vente de batteries antiaériennes S-300 à l'Iran, ainsi que les Mistral français, Vladimir Poutine a aussi choisi de jouer l'apaisement concernant les commémorations de la victoire contre l'Allemagne nazie.

Alors que les invitations du Kremlin pour la parade du 9 mai sont boudées par la grande majorité des dirigeants occidentaux, il a affirmé qu'"imposer le modèle (soviétique) aux pays de l'Europe de l'est" après 1945 n'avait pas été "une bonne chose".

Crise économique sans précédent

Mais c'est l'état de l'économie qui a dominé cette grande messe annuelle de communication politique, pour laquelle plus de trois millions de questions avaient été posées. La Russie, frappée par une crise monétaire sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000, subit désormais une crise économique qui suit un an d'isolation croissante en raison de la crise ukrainienne mais aussi de chute des cours du pétrole, sa première source de revenus avec le gaz.

S'il a reconnu les difficultés rencontrées par la population en raison de l'inflation galopante et gardé un ton grave, il a surtout insisté sur la résistance du pays dans ce contexte difficile et les lueurs d'espoir.

Vladimir Poutine, sur le plateau de la télévision russe, le 16 avril.
Vladimir Poutine, sur le plateau de la télévision russe, le 16 avril. © Mikhail Klimentyev - Ria Novosti - AFP

Nouveau démenti sur la présence de troupes russes en Ukraine

Après une longue séance de questions économiques, le président russe a expliqué sa décision de lever l'interdiction de livrer à l'Iran des batteries sol-air S-300, répétant une nouvelle fois qu'elle se justifiait par la conclusion d'un accord-cadre le 2 avril entre Téhéran et les grandes puissances. "Tous les participants ont annoncé qu'un accord avait été trouvé, il ne reste plus que les détails techniques à régler, ce devrait être fait en juin", a-t-il rappelé.

Interrogé sur la crise ukrainienne, le chef de l'Etat a démenti une nouvelle fois la présence de troupes russes en Ukraine malgré les accusations de Kiev, des Occidentaux et de l'Otan. "Notre but n'est pas de reconstruire un empire", a-t-il affirmé, tout en confessant ne "faire aucune différence entre Russes et Ukrainiens". "Ils sont fondamentalement la même nation", a-t-il ajouté, affirmant qu'une guerre entre Kiev et Moscou était "impossible".

"La Russie n'a que deux alliées: son armée et sa flotte militaire"

Il a minimisé le refus de la France de livrer le Mistral à la Russie, "un mauvais signe" mais "sans importance" selon lui. Cette vente avait été conclue "avant tout pour soutenir" les chantiers navals français, a assuré Vladimir Poutine.

A demi-mots, le président a reconnu l'isolement de son pays. Citant le tsar Alexandre III, il a affirmé que "la Russie n'a que deux alliées: son armée et sa flotte militaire". "Nous ne considérons aucun pays comme notre ennemi. Et nous ne conseillons à personne de nous considérer comme son ennemi", a-t-il lancé.

A.S. avec AFP