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Russie

Loi homophobe en Russie: "faire pression" avant les JO

Les membres de All Out devant le siège du Comité international olympique pour remettre la pétition.

Les membres de All Out devant le siège du Comité international olympique pour remettre la pétition. - -

Le mouvement international All Out se mobilise pour obtenir le retrait de la loi russe punissant la "propagande pour l'homosexualité", qui devrait être appliquée aux Jeux olympiques de Sotchi.

Depuis que le ministre russe des Sports a annoncé que la loi punissant tout acte de "propagande" homosexuelle devant les mineurs s'appliquera également aux sportifs internationaux qui participeront aux Jeux olympiques de Sotchi, la Russie est sous le feu des critiques.

La semaine dernière, le mouvement All Out a déposé au Comité international olympique une pétition pour dénoncer le texte, et exiger son retrait. La demande a-t-elle des chances d'aboutir? Eléments de réponse avec le porte-parole en France de All Out, Guillaume Bonnet.

Appelez-vous au boycott des Jeux olympiques de Sotchi comme certains militants?

Tout d'abord, rappellons que dans 76 pays, être lesbienne, gay, bi ou transgenre (LGBT) est un crime. Et dans 10, être homosexuel est passible d'emprisonnement ou de peine de mort.

Contrairement à ce qui a été dit, nous n'appelons pas au boycott, nous demandons le retrait de cette loi. Le mouvement All Out souhaite par ailleurs attirer l'attention sur le fait que ce texte est non seulement homophobe mais aussi liberticide. Il peut concerner n'importe qui, même des hétérosexuels. Par exemple, porter un tee-shirt avec un message positif en rapport avec les LGBT peut vous mener à une amende voire à un séjour en prison. C'est arrivé à un de nos membres russe.

Vous avez déposé vendredi dernier au Comité international olympique une pétition portant plus de 320.000 signatures. Où en sont les discussions?

Rencontrer le Comité international olympique représente déjà un pas considérable, puisque c'est la première fois que le CIO accepte officiellement une pétition pour l'égalité des droits. Un message fort a été lancé.

Et nous avons été entendus! Deux jours plus tard Jacques Rogge, le président du Comité Olympique, a exigé publiquement que le gouvernement russe fournisse des "clarifications" sur cette loi. 

Nous continuons à accentuer la pression. La pétition grossit de jour en jour et a reçu plus de 30.000 signatures supplémentaires depuis sa remise au CIO. 

Nous savons que le Comité a le pouvoir d'exercer une vraie pression auprès de la Russie. Comme aux Jeux olympiques de 1964 à Tokyo, lorsque le CIO avait exclu l'Afrique du Sud en raison de sa politique d'apartheid. 

Si vous n'obtenez pas le retrait de cette loi, que comptez-vous faire?

Une chose à la fois. Nous sommes satisfaits de voir que la pression fonctionne. Nous recevons beaucoup de soutien de la part de sponsors, d'athlètes olympiques, de "personnalités" comme le réalisateur britannique Stephen Fry, mais aussi de leaders politiques.

Cela fait deux ans que nous sommes en campagne contre cette loi, même si elle a été promulguée nationalement en juin dernier, le texte existait déjà en régions. Tant que la loi n'est pas retirée, la mobilisation continuera.

Mélanie Godey