La télévision russe évoque une "Troisième Guerre mondiale" et de possibles "attaques nucléaires"
"Troisième guerre mondiale" et "attaque nucléaire". La télévision d'Etat russe diffuse depuis plusieurs jours des déclarations de différents analystes qui, sur les plateaux, assurent qu'une nouvelle guerre mondiale est en route, et que la Russie va utiliser pour se défendre ses armes nucléaires.
"Soit nous perdons en Ukraine, soit la Troisième Guerre mondiale commence. Je pense que la possibilité d'une Troisième Guerre mondiale est plus réaliste" a ainsi déclaré sur Russia1 mercredi Margarita Simonian, à la tête de la chaîne d'information russe Russia Today, média banni dans l'Union Européenne.
"Un missile et c'est réglé, il n'y a plus d'îles britanniques"
D'après cette journaliste russe pro-Kremlin, à plusieurs reprises critiquée pour sa participation à la propagande de Moscou, "l'idée que tout se termine par une attaque nucléaire me semble être le scénario le plus probable, à mon grand désarroi, mais c'est inévitable". Une déclaration à laquelle le présentateur répond: "Mais nous irons au paradis."
Sur cette même chaîne, dans l'émission 60 minutes jeudi, un analyste invité en plateau n'a pas hésité à proposer d'utiliser les missiles Sarmat - les nouveaux missiles balistiques russes pouvant transporter jusqu'à 10 têtes nucléaires, et raser un pays grand comme la France - sur le Royaume-Uni.
"Un missile Sarmat et c'est réglé, il n'y a plus d'îles britanniques", lance-t-il assurant être "très sérieux" dans ses déclarations. "Vous comprenez que personne n'y survivrait? Personne sur cette planète", lui répond un présentateur. "On repartirait sur une page blanche", assure alors l'invité.
Vidéos de missiles en fond de plateau, la présentatrice liste ensuite le temps qu'il faudrait à un missile Sarmat pour frapper une capitale européenne: "il va de Kaliningrad à Berlin en 106 secondes. De Kaliningrad à Paris en 200 secondes", et jusqu'à Londres "en 202 secondes", explique-t-elle, en montrant ensuite une carte sur laquelle sont représentées les trajectoires de ces armes sur l'Europe.
"Réveillez-vous c'est déjà là. C'est comme ça qu'il faut leur parler ils ne comprennent que ça", lance l'homme.
D'autres alertes sur une attaque nucléaire
Des promesses d'attaques et avertissements quant à une Troisième Guerre mondiale sont régulièrement faites sur les plateaux de télévision russes. "L'opération spéciale russe en Ukraine s'est transformée en ce que l'on peut facilement qualifier de Troisième Guerre mondiale, c'est tout à fait clair", déclarait mi-avril la présentatrice de 60 minutes Olga Skabeïeva, tandis qu'un de ses invités appelait à bombarder Kiev.
Mais il est difficile de savoir à quel point ces discours appelant à accentuer la guerre entrent dans la propagande du Kremlin, dans un bluff à destination des pays occidentaux soutenant l'Ukraine, pour qu'ils arrêtent de venir en aide à Kiev. Vladimir Poutine laisse en effet planer le doute quant à l'emploi de ces armes.
L'agence de renseignement américaine CIA a déjà alerté sur le risque de guerre nucléaire, déclarant mi-avril qu'il ne fallait pas "prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques" ou "de faible puissance" par le président Poutine s'il devait "sombrer dans le désespoir" face aux échecs de son armée.
