La Russie affirme avoir totalement repris sa région de Koursk, une "fausse" annonce selon l'Ukraine

Vladimir Poutine le 7 mars 2025 à Moscou. - Mikhail METZEL / POOL / AFP
La Russie a revendiqué samedi 26 avril la reprise complète de sa région frontalière de Koursk, ce après quoi Kiev a qualifié cette annonce intervenue en pleine effervescence diplomatique sur l'issue du conflit de "fausse" et de "propagande". Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a rencontré Donald Trump à Rome en marge des funérailles du pape François.
Le chef d'état-major de l'armée russe, Valéri Guérassimov, a annoncé au président Vladimir Poutine qu'"aujourd'hui, la dernière localité sur le territoire de la région de Koursk, le village de Gornal, a été libérée des unités ukrainiennes", lors d'une réunion par vidéoconférence et diffusée à la télévision d'État russe.
Les forces ukrainiennes y avaient pénétré en août 2024, occupant encore jusque-là quelques poches.
Vladimir Poutine avait par le passé fait comprendre qu'il n'était prêt à négocier sur l'issue du conflit déclenché par l'assaut de ses forces contre l'Ukraine en 2022 tant que les forces ukrainiennes n'étaient pas entièrement "chassées" de la région de Koursk.
Depuis plusieurs semaines, les troupes de Kiev étaient sur le recul dans cette zone du front, l'armée russe reprenant petit à petit du territoire. Elles occupaient initialement plusieurs centaines de kilomètres carrés, avant que la poche sous son contrôle ne se réduise à peau de chagrin ces derniers jours.
"Des manoeuvres de propagande"
"L'aventure du régime de Kiev a complètement échoué", s'est immédiatement félicité Vladimir Poutine.
"La défaite complète de l'ennemi crée les conditions pour que nos troupes continuent à agir avec succès dans d'autres zones importantes du front et se rapprochent de la défaite du régime néonazi" de Kiev, a-t-il poursuivi, utilisant sa rhétorique habituelle pour qualifier l'administration du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
D'après le maître du Kremlin, la reprise totale de la région russe de Koursk et "les pertes énormes" subies par les Ukrainiens "affecteront assurément l'ensemble de la ligne de contact".
L'armée ukrainienne a rapidement dénoncé de "fausses" informations, jurant que les combats "se poursuivent" dans la zone. "Les déclarations des dirigeants ennemis concernant la 'défaite' des forces ukrainiennes ne sont rien d'autre que des manoeuvres de propagande", a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
"Il n'y a aucune menace d'encerclement de nos unités", a martelé cette source, évoquant toutefois une situation "difficile".
La Russe salue "l'héroïsme" des soldats nord-coréens
Par ailleurs, le chef d'état-major russe Valéri Guérassimov a salué dans son discours "l'héroïsme" des combattants nord-coréens mobilisés pour reprendre la région de Koursk, première confirmation officielle de Moscou de "la participation", d'après ses mots, de ses soldats aux hostilités dans cette zone.
"Les soldats et les officiers de l'armée nord-coréenne, qui ont combattu aux côtés des militaires russes, ont fait preuve d'un grand professionnalisme, de résilience, de courage et d'héroïsme pour repousser l'invasion ukrainienne", a-t-il dit, se félicitant de "l'aide importante" apportée.
Depuis plusieurs mois, Kiev, Sud-Coréens et Occidentaux dénonçaient la participation de plusieurs milliers de soldats nord-coréens dans les combats, ce que Moscou et Pyongyang avaient toujours refusé d'admettre.
La Russie et la Corée du Nord ont signé en juin 2024 un accord de partenariat stratégique commun qui prévoit prévoit une aide militaire "mutuelle" en cas d'attaque contre l'un des deux pays.