Guerre en Ukraine: la Russie affirme avoir abattu 132 drones, une base aérienne en feu

Une drone iranien de type Shahed-136 survole Kiev lors d'une attaque le 17 octobre 2022, lors d'une frappe russe. - Yasuyoshi Chiba / AFP via Getty Images
Le ministère de la Défense russe affirme avoir abattu 132 drones ukrainiens au-dessus de son territoire dans la nuit de mercredi 19 à jeudi 20 mars. Sur ce total, 54 drones ont été interceptés dans la région de Saratov, à environ 700 km au sud-est de Moscou, et 40 dans la région voisine de Voronej, a indiqué le ministère sur Telegram.
De son côté, l'armée de l'air ukrainienne assure que la Russie a lancé 171 drones sur l'Ukraine au cours de la nuit passée. Kiev assure en avoir abattu 75 et affirme que 63 autres ont échappé aux radars, mais n'ont pas causé de dommage.
Dans un message posté sur ses réseaux sociaux, Volodymyr Zelensky a dénoncé ce jeudi dans la matinée des "frappes russes sur l'Ukraine (qui) ne s'arrêtent pas, malgré les affirmations de la propagande" russe. "À chaque frappe, les Russes dévoilent au monde leur véritable attitude vis-à-vis de la paix", soutient Volodymyr Zelensky.
La veille, la Russie lançait de nouvelles frappes nocturnes sur l'Ukraine, après qu'elle ait elle-même ciblé un dépôt pétrolier sur le sol russe, chaque camp s'accusant de ne pas vouloir régler le conflit après l'entretien Trump-Poutine de mardi.
Une base aérienne en feu
Saratov, chef-lieu de la région éponyme, et la ville d'Engels "ont subi aujourd'hui l'attaque des drones la plus massive" depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, a affirmé sur Telegram le gouverneur régional Roman Boussarguine.
Cette attaque a provoqué "un incendie sur le territoire de la base aérienne" à Engels, et "l'évacuation d'habitants" des maisons situées à proximité est en cours "pour des raisons de sécurité", a-t-il précisé.
L'attaque de drones a également fait deux blessés à Engels et a "endommagé les bâtiments de deux écoles maternelles, d'un hôpital et d'une école", a indiqué pour sa part, dans un communiqué, le Comité d'enquête russe en ajoutant qu'il allait enquêter sur des "actes criminels des forces ukrainiennes dans la région de Saratov".
Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine ont convenu, mardi lors d'un échange téléphonique, d'un cessez-le-feu limité aux frappes sur les infrastructures énergétiques (centrales électriques, transformateurs, gazoducs, etc.) pour un mois.
"Poutine a refusé un cessez-le-feu complet"
Sur la chaîne américaine Fox News, l'émissaire américain Steve Witkoff a indiqué que Washington souhaitait que ce cessez-le-feu, qui doit encore être accepté par Kiev, concerne aussi "l'infrastructure en général".
Mais mercredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné que l'accord ne concerne que les attaques russes et ukrainiennes "sur les infrastructures énergétiques", et aucune autre infrastructure.
Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, non associé aux pourparlers américano-russes, "Poutine a en réalité refusé la proposition d'un cessez-le-feu complet". Envahie depuis fin février 2022 par la Russie, l'Ukraine avait accepté, sous la pression de Washington, l'idée d'un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours, rejeté par Moscou.