Guerre en Ukraine: comment la résistance citoyenne s'organise face à l'offensive russe

Face à l'offensive russe, qui entame ce lundi son cinquième jour, de nombreux citoyens ukrainiens décident de participer à l'effort de résistance, par tous les moyens.
Dans cette usine de Lviv, à l'ouest de l'Ukraine, difficile d'imaginer à l'heure actuelle qu'il y a encore quelques jours, les ouvriers fabriquaient des cheminées. Les étincelles volent sous les mains d'hommes équipés de masques de soudure, occupés à confectionner du matériel antichars. L'un d'eux désigne la croix ainsi obtenue:
"Quand les tanks arrivent, ils se prennent dans cette croix, se retournent et se cassent", explique-t-il à BFMTV.
Dans toutes les têtes, un seul mot d'ordre: résister.
"Nous essayons d'avoir des informations de l'armée sur ce dont les soldats ont besoin et nous trouvons des ouvriers pour le faire", explique le même protagoniste.
D'ordinaire, certains font un tout autre métier. Comme Roman, enseignant à Lviv:
"Dans la vie, je suis professeur, j'enseigne l'ingénierie dans les transports. Je suis aussi soudeur alors je suis venu pour aider", confie-t-il à notre antenne.
Brigades citoyennes
À Kiev, des habitants se rendent au commissariat pour récupérer armes, gilets pare-balles et munitions, comme le montrait un reportage de 7 à 8, sur TF1, diffusé dimanche. D'autres se regroupent pour fabriquer des cocktails molotov, comme avait appelé à le faire le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Dans différentes villes du pays, les Ukrainiens s'organisent pour résister à l'invasion. À Koryukivka, au Nord-Est, plusieurs dizaines d'habitants non-armés ont encerclé et repoussé à l'unisson des soldats russes.
À l'Ouest, non loin de Lviv, à Novoïavorivsk, une brigade de citoyens guette les moindres nouvelles. L'un des membres de la brigade, Orest, est âgé seulement de 18 ans. Il s'est engagé à la fermeture des universités.
"Je restais assis à la maison toute la journée alors que nous sommes en guerre, je suis venu pour aider les gens", témoigne-t-il.
Au sein de cette brigade, 330 personnes recueillent 24 heures sur 24 les témoignages des habitants puis décident ou non d'envoyer une patrouille.
"Nous n'avons pas d'armes de la part du gouvernement ukrainien, mais certains membres ont leur fusil de chasse pour se défendre", explique à BFMTV le chef de la brigade, Volodymyr Matselyukh.
Au sein de la classe politique, certaines personnalités ont affiché leur intention de prendre les armes, comme la députée Kira Rudik, qui a témoigné sur BFMTV, ou l'ancien président ukrainien, Petro Porochenko, qui est apparu armé d'un fusil d'assaut au cours d'une interview à CNN.
D'après les estimations du Pentagone, c'est dans la ville de Kharkiv, dans l'Est du pays, que la résistance est la plus forte.
Création d'une "légion internationale"
Vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé les Européens avec "une expérience du combat" à venir se battre en Ukraine face aux Russes "pour défendre l'Europe".
Dimanche, le dirigeant a annoncé la création d'une "légion internationale" de combattants étrangers. "Tous les étrangers désirant rejoindre la résistance aux occupants russes et protéger la sécurité mondiale sont invités par les autorités ukrainiennes à rejoindre les forces de défense", a indiqué Kiev.
À cette heure, le Danemark a réagi en indiquant que c'était "un choix que tout un chacun peut faire. Cela vaut bien sûr pour tous les Ukrainiens qui habitent ici, mais aussi pour d'autres qui pensent qu'ils peuvent contribuer directement au conflit", a déclaré dimanche soir la Première ministre Mette Frederiksen en conférence de presse.