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Asie

Pour le leader tchétchène, "il n'y a pas de gays" dans son pays

Le leader tchétchène Ramzan Kadyrov en décembre 2016

Le leader tchétchène Ramzan Kadyrov en décembre 2016 - Natalia KOLESNIKOVA / AFP

Interrogé sur le sort des homosexuels par la chaîne HBO Sport, Ramzan Kadyrov a comparé ces personnes au "démon". "Si il y en a ici, emmenez-les pour que le sang de notre peuple soit purifié", a-t-il déclaré au journaliste.

Alors que son administration est accusée de kidnapper et d'exécuter des homosexuels, le leader tchétchène persiste dans le déni. Tout comme son porte-parole qui avait déclaré au mois d'avril qu'aucune personne homosexuelle ne vivait en Tchétchénie, Ramzan Kadyrov a ainsi réaffirmé vendredi que les gays n'étaient pas "des hommes" et que ce "genre de personnes" n'existe pas dans son pays.

Lors d'une interview accordée à la chaîne HBO Sport, le leader tchétchène s'est emporté après une question du journaliste sur le sort réservé en Tchétchénie aux homosexuels.

"Nous n'avons pas ce genre de personnes ici. Nous n'avons pas de gays et s'il y en a, emmenez-les au Canada. Emmenez-les loin d'ici pour que nous n'en ayons pas chez nous, pour purifier le sang de notre peuple", a déclaré Ramzan Kadyrov.

Interrogé sur les soupçons de torture et d'exécution qui pèsent sur son pays, et contre lesquels plusieurs ministres européens ont exprimé leur vive inquiétude, le leader tchétchène a surenchéri : "Ils sont le démon. Ils sont à vendre, ce ne sont pas des hommes. Que Dieu les maudisse pour ce dont ils sont accusés. Ils devront en répondre devant le 'Tout-Puissant'".

Fin mars, le journal russe d'opposition Novaïa Gazeta avait révélé qu'une centaine d'homosexuels avaient été arrêtés par les autorités, dont plusieurs auraient été ensuite torturés voire assassinés. A la suite de ces accusations, plusieurs pays occidentaux se sont mobilisés.

Emmanuel Macron a notamment évoqué ce sujet avec son homologue russe Vladimir Poutine lors de sa visite à Paris fin mai. Le président russe avait alors promis de "faire la vérité complète sur les activités des autorités locales". Le même jour, la France a par ailleurs accueilli un premier réfugié tchétchène homosexuel sur son territoire.

Mélanie Rostagnat