MH370: l'avion a bien été piloté jusqu'au bout, d'après les enquêteurs français

Photo d'illustration. - Manan Vatsyayana - AFP
La justice française est la dernière au monde à toujours enquêter sur la disparition du vol MH370. Le 8 mars 2014, cet avion de la Malaysia Airlines disparaissait purement et simplement de la circulation. Les 239 personnes sur le vol ne seront jamais retrouvées, tout comme l'épave complète.
L'opiniâtreté des juges d'instruction et des gendarmes des transports aériens français permet toutefois de continuer à obtenir de nouveaux éléments sur cette mystérieuse disparition.
Le Parisien révèle ce jeudi qu'après une rencontre avec Boeing en mai dernier, longtemps attendue, les enquêteurs ont pu établir que l'avion avait bien été piloté jusqu'au bout. Les renseignements obtenus lors de cette rencontre, sous scellés, ne seront pas versés au dossier mais les enquêteurs pourront les exploiter dans leurs rapports, précise le quotidien.
Une nouvelle masse d'informations récupérée aux Etats-Unis
Cette confirmation n'est pas le seul élément récupéré par les enquêteurs: ils sont rentrés des Etats-Unis avec une masse d'informations nécessitant "un an de travail" de traitement, selon Me Marie Dosé, avocate de Ghyslain Wattrelos, dont la femme et deux enfants étaient à bord du MH370.
Le parcours de l'avion, aux premières heures du 8 mars 2014, est un mystère à lui tout seul. Moins d'une heure après le décollage, vers 1h20, il bifurque radicalement de son plan de vol vers l'ouest. Il continue à voler un certain temps, au moins jusqu'à ce qu'une dernière position soit enregistrée par un radar militaire vers 2h20. Ce sera sa dernière trace.
Comment l'avion dérouté a-t-il pu continuer à voler sans intervention du personnel de bord ou des passagers? Une théorie relayée par le magazine américain The Atlantic dans son numéro de juillet est une dépressurisation de la cabine, à laquelle les passagers et le personnel n'auraient pu survivre plus de 15 minutes.
Le profil du pilote toujours en question
Dans le cockpit, en revanche, des masques permettent de tenir plusieurs heures. Le profil du pilote pose aujourd'hui question, même si l'avocate Marie Dosé précise au Parisien que "les juges (leur) ont indiqué que rien ne permet de dire que le pilote est impliqué".
Décrit dans un premier temps comme un homme bien sous tous rapports, marié, père de trois enfants, Zaharie Ahmad Shah avait un profil un peu plus complexe. Engagé politiquement contre le pouvoir en place, il était aussi décrit par ses proches comme quelqu'un de solitaire, rappelle The Atlantic.
Selon le magazine, sa femme avait déménagé, ses enfants étaient grands et partis de la maison, et il se confiait facilement sur sa solitude. Cependant, aucun élément concret n'a pour le moment été communiqué pour attester la piste d'un suicide.