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"La petite fille au napalm": World Press Photo suspend le crédit attribué au photographe Nick Ut en 1972

Kim Phuc Phan Thi, survivante de la guerre du Viêt Nam, également connue sous le nom de « Napalm Girl », se tient devant la photo emblématique de la guerre du Viêt Nam de 1972 la montrant en train de courir sur une route après avoir été brûlée lors d'une attaque au napalm près de Trang Bang (Vietnam), le 17 mai 2018 à Amsterdam (Pays-Bas). (Image d'illustration)

Kim Phuc Phan Thi, survivante de la guerre du Viêt Nam, également connue sous le nom de « Napalm Girl », se tient devant la photo emblématique de la guerre du Viêt Nam de 1972 la montrant en train de courir sur une route après avoir été brûlée lors d'une attaque au napalm près de Trang Bang (Vietnam), le 17 mai 2018 à Amsterdam (Pays-Bas). (Image d'illustration) - Robin van Lonkhuijsen / ANP / AFP

Deux photographes s'arrachent depuis plusieurs mois la paternité de la photographie La terreur de la guerre de 1972 et sur laquelle figure une petite Vietnamienne brûlée au napalm au centre d'une route. Une incertitude sur le cliché à l'origine d'une suspension de crédit par le World Press Photo, ce vendredi 16 mai.

Celui qui se dit être l'auteur de la photographie historique l'est-il vraiment? Depuis plusieurs semaines, rapporte CNN, la paternité de "la petite fille au napalm" (de son vrai nom La terreur de la guerre) est sérieusement remise en question. Au point même que le World Press Photo, qui décerne chaque année le prix de la "Photo de l'année", a décidé de suspendre l'attribution de l'image à Nick Ut.

En cause, la sortie du film documentaire The Stringer réalisé par Bao Nguyen; film dans lequel il est affirmé que l'homme, récompensé pour son travail du prix Pulitzer en 1973, ne serait pas à l'origine du cliché mondialement connu pris en 1972 au Vietnam.

Le véritable auteur serait alors Nguyen Thanh Nghe, photographe vietnamien indépendant qui se trouvait, lui aussi, dans la région au moment des faits.

Une version fermement contestée par Nick Ut qui a fait savoir par le biais de son avocat Jim Horstein, détaille CNN, que la suspension de l'attribution par le World Press Photo était "déplorable et non professionnelle".

Un "niveau de doute" important

Le mois dernier, l'agence de presse américaine Associated Press (AP) a publié un "rapport-enquête" selon lequel les examens des appareils photos, les angles de prise de vue, l'étude des négatifs ou encore la modélisation 3D ne permettent pas d'octroyer de source sûre la paternité de l'image à Nguyen Thanh Nghe. Il n'existe ainsi "aucune preuve définitive".

Malgré cela, le World Press Photo estime sur son site Internet que "le niveau de doute est trop important pour maintenir l’attribution existante". Une position justifiant la suspension, selon la directrice exécutive du concours Joumana El Zein Khoury.

Au centre de toutes les tergiversations dorénavant: les doutes concernant l'équipement du "vrai" photographe. Les clichés d'époque semblent pencher pour l'utilisation d'un appareil de la marque Pentax, lorsque Nick Ut a déclaré avoir réalisé un grand nombre de photographies au Leica et Nikon. Nguyen Thanh Nghe, quant à lui, est connu pour sa passion pour Pentax. De quoi alimenter, encore, les spéculations.

Camille Dubuffet