Japon: majorité au Sénat pour le parti au pouvoir, un boulevard pour Abe

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a remporté dimanche les élections sénatoriales. - -
A l'issue du scrutin à 20H00 et sur la base de sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, la chaîne NHK a annoncé que le Parti libéral-démocrate (PLD, droite), présidé par Shinzo Abe, avait conquis avec son allié du Nouveau Komeito (centre) la majorité absolue à la chambre haute.
A eux deux, ils remporteraient au moins 71 des 121 sièges en jeu, ce qui leur conférerait un total minimum de 130 sièges, soit 8 sièges de plus que la majorité absolue.
Trois ans sans élection nationale
La moitié des 242 sièges de sénateurs étaient en jeu lors de ce scrutin que tous les sondages avaient promis au PLD et au gouvernement Abe qui jouit d'environ 60% d'opinions favorables depuis son retour au pouvoir il y a sept mois.
L'opposition n'a pas réussi à mobiliser et la participation est apparue plutôt faible, bien que la campagne ait été autorisée sur internet pour la première fois.
La principale force d'opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), subit une nouvelle lourde défaite après celle des législatives de décembre. Au pouvoir de 2009 à 2012, le PDJ a depuis rendu les rênes au PLD qui avait gouverné le Japon quasiment sans interruption de la fin des années 1950 à 2009.
Grâce à cette victoire, Shinzo Abe dispose désormais d'un horizon de trois ans sans élection nationale et de tous les leviers puisque la coalition formée par son parti et le Nouveau Komeito contrôle déjà les deux tiers de la chambre basse.
Amender la constitution pacifiste
Les opposants de Shinzo Abe redoutent aussi qu'après cette victoire, ce nationaliste ombrageux ne remette sur le métier ses priorités diplomatico-militaires et éventuellement n'édulcore les excuses du Japon pour les atrocités commises pendant la Seconde guerre mondiale, au risque de froisser la Chine et la Corée du Sud voisines.
Depuis son retour au pouvoir après un premier passage raté à la primature (2006-2007), Shinzo Abe a fait augmenter le budget militaire du Japon et prévenu qu'il voulait amender la constitution pacifiste imposée au pays par l'occupant américain après la capitulation nippone de 1945.