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Japon: la justice prive la secte Moon de toute reconnaissance légale

Hyung-Jin Moon (à gauche), le plus jeune fils et successeur du fondateur de l'Église de l'Unification Sun Myung Moon, et son épouse Lee Yeon-Ah (deuxième à gauche) passent devant un portrait de Sun Myung Moon (en haut à droite) alors qu'ils pleurent sa mort au Centre mondial de la paix Cheongshim à Gapyeong, à environ 60 km au nord-est de Séoul (Corée du Sud), le 6 septembre 2012. (Photo d'illustration)

Hyung-Jin Moon (à gauche), le plus jeune fils et successeur du fondateur de l'Église de l'Unification Sun Myung Moon, et son épouse Lee Yeon-Ah (deuxième à gauche) passent devant un portrait de Sun Myung Moon (en haut à droite) alors qu'ils pleurent sa mort au Centre mondial de la paix Cheongshim à Gapyeong, à environ 60 km au nord-est de Séoul (Corée du Sud), le 6 septembre 2012. (Photo d'illustration) - KIM JAE-HWAN / AFP

Le tribunal de Tokyo a annoncé, ce mardi 25 mars, la "dissolution juridique" de la secte fondée par Sun Myung Moon dans les années 1950. S'il est ainsi acté que le groupe religieux ne bénéficiera plus d'avantages fiscaux, il pourra néanmoins poursuivre ses activités religieuses.

Un tribunal japonais a ordonné, ce mardi 25 mars, que la secte Moon dans le collimateur depuis l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe en 2022, soit privée de toute reconnaissance légale.

Le tribunal de district de Tokyo a "émis un ordre de dissolution juridique" de l'Église de l'Unification, fondée en 1954 en Corée du Sud par Sun Myung Moon, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Éducation. En octobre 2023, le gouvernement japonais avait saisi la justice pour obtenir la révocation de son statut d'organisation religieuse.

"L'Église de l'Unification" continuera d'exister malgré tout

Le groupe perdra ses exemptions fiscales, mais, selon le système juridique japonais, cela ne l'empêchera pas de poursuivre ses activités, d'où le terme de "dissolution juridique" utilisé en droit japonais.

La saisine était intervenue à l'issue d'une enquête gouvernementale après l'assassinat de Shinzo Abe en juillet 2022. L'homme mis en examen pour le meurtre de l'ex-Premier ministre, Tetsuya Yamagami, actuellement en détention provisoire et qui pourrait être condamné à la peine de mort si reconnu coupable, en voulait à cette Église, à laquelle sa mère aurait donné environ 100 millions de yens (près d'1 million d'euros à l'époque).

Au fil des décennies, ce sont plusieurs centaines de millions d'euros qui pourraient avoir été donnés par les membres japonais, selon certaines estimations. Le Japon sert de bastion financier à l'Église de l'Unification, incitant ses fidèles à expier l'occupation de la Corée pendant la guerre et les encourageant à acheter divers objets pour obtenir le pardon de leurs péchés.

Jusqu'à présent, seuls deux groupes religieux ont été privé de leurs droits légaux au Japon dont la secte Aum Shinrikyo, auteur de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995. Si Aum a ensuite fait faillite, les deux autres groupes religieux qui lui ont succédé continuent d'opérer dans le pays.

C.D.