Cinq ans après le séisme et le tsunami, les cicatrices du Japon

Les villes côtières du nord-est du Japon ont énormément souffert du tsunami, et les cicatrices y sont encore extrêmement visibles. - AFP ; montage BFMTV
Le 11 mars 2011, plus de 20.000 personnes ont perdu la vie au Japon, après un séisme de magnitude 9. Ce n'est pas tant le tremblement de terre lui-même, pourtant extrêmement puissant, qui a fait autant de victimes, mais ses répercussions. Une quinzaine de minutes après la secousse, une vague de plusieurs dizaines de mètres de haut a frappé les côtes japonaises et déferlé sur les terres. La centrale de Fukushima Daiichi était sur son passage: un enchaînement d'événements a provoqué un accident nucléaire d'une gravité comparable à celui de Tchernobyl, classé niveau 7, le plus haut.
Au total, 470.000 personnes ont été évacuées à cause du tsunami ou de l'accident nucléaire. Cinq ans après, cet événement laisse sur le territoire japonais des villes fantômes et des zones mortes, comme le périmètre de sécurité entourant la centrale. Seuls 75% des terres dévastées touchées par la vague ont retrouvé un usage normal. Si l'industrie a pu se relever, le tourisme, lui, a chuté de 35% par rapport à l'époque pré-tsunami.
La ville de Tomioka, près de Fukushima
Lourdement touchée par le tsunami, la ville de Tomioka est devenue une ville-fantôme: elle n'est située qu'à 12 km de la centrale nucléaire de Fukushima. Les bâtiments ne sont plus entretenus, seulement déblayés lorsqu'ils finissent par s'effondrer.
La gare de Tomioka, près de Fukushima
Il est actuellement interdit à la population de revenir habiter les maisons de Tomioka: la ville n'est ouverte que le jour, aux visiteurs, en raison des radiations. Seul un fermier se trouve dans la zone: il a catégoriquement refusé de partir.
La ville de Minamisanriku, dans la préfecture de Miyagi, vue du ciel
Cette commune du nord-est du pays fait partie des lieux où les Japonais se rassemblent afin de commémorer les victimes du cataclysme. Une minute de silence y a été observée. Et pour cause: c'est l'une des localités les plus touchées par la destruction.
Ville d'Higashimatsushima, dans la préfecture de Miyagi
Cette ville côtière a été touchée de plein fouet par la vague, qui a emporté de nombreux bâtiments. Aujourd'hui, les épaves de cargos charriés en pleine ville ne sont plus là, mais la ville non plus: le quai fait face à un immense terrain vague. Deux cents corps y ont été retrouvés.
La ville d'Onagawa, préfecture de Miyagi
A 140 km de la centrale de Fukushima Daiichi, toujours sur la côte, se trouve la ville d'Onagawa. C'est l'une des localités les plus proches de l'épicentre du séisme. Elle possède aussi une centrale nucléaire, mais elle est réputée mieux entretenue, et a résisté.
La ville de Rikuzentakata, préfecture de Miyagi
Ce port de pêche a lui aussi été lourdement frappé par le tsunami: 2.000 habitants ont péri, et 3.400 habitations ont été rasées. Trois ans après la catastrophe, 5.000 habitants vivaient encore là, dans des habitations provisoires.
Un carrefour de Kesennuma, préfecture de Miyagi
Dans la ville de Kesennuma, le bilan est encore plus lourd: 30% de la population de la ville a été déclarée morte ou disparue après le tsunami. Aujourd'hui encore, les collines sont entourées de terrains vagues.
La ville d'Otsuchi, préfecture d'Iwate, vue du ciel
A Otsuchi, un habitant sur dix a perdu la vie. Quand la vague a frappé la ville, le maire était dans son bureau. Il est mort noyé, ainsi que les 40 personnes qui travaillaient à la mairie à ce moment-là.
Les rues d'Otsuchi, préfecture d'Iwate
Les survivants racontent qu'outre la vision terrible des destructions, et l'apparition incongrue d'énormes cargos là où ils ne devraient pas se trouver, l'élément le plus frappant était le silence, dense et pesant, qui régnait dans les décombres.
Les rues de Miyako, préfecture d'Iwate
Miyako détient un triste record, c'est ici que la vague la plus haute a frappé: 40 mètres. La ville en a payé le prix, 181 personnes y ont trouvé la mort. Des constructions, il ne reste plus grand chose.
Miyako, dans la préfecture d'Iwate, vue du ciel
Le Taro Kanko Hôtel est un bâtiment de six étages qui a résisté à la puissante pousée de la vague, qui l'a submergé jusqu'au quatrième étage inclus. C'est de là-haut qu'on été enregistrées ces vidéos des eaux noires submergeant la jetée pour engloutir la ville.
(Photos: Google StreetView ; AFP)