Inde: vers une écrasante victoire du nationaliste Modi

Le leader nationaliste Narendra Modi, ici dans la commune de Gandhinagar, ce vendredi 16 mai 2014. - -
L'Inde devrait entrer ce vendredi dans une "nouvelle ère" politique, selon les mots de Narendra Modi, grand vainqueur de cette élection.
Le parti de ce nationaliste hindou, le BJP, s'apprêtait à remporter les élections législatives avec une victoire écrasante sur le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans.
Le parti du Congrès reconnaît sa défaite
Si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, la victoire du BJP ne fait plus de doute. En fin de matinée, les premiers résultats et les projections effectuées par les chaînes de télévision donnaient aux nationalistes hindous la majorité absolue. Une première pour un parti seul depuis trois décennies.
Le parti du Congrès a d'ailleurs déjà reconnu sa défaite. "Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition", a déclaré le dirigeant du parti, Rajeev Shukla. Un rôle dont les élus de ce parti sont peu habitués.
Pour Rajeev Shukla, la victoire des nationalistes hindous tient beaucoup au "monts et merveilles" que Narendra Modi, leur leader, a "promis à la population". Modi, 63 ans, a monopolisé la campagne électorale avec comme message principal la promesse d'incarner un pouvoir fort à même de relancer l'économie indienne.
Attentes et inquiétudes autour de Modi
Tous les regards vont désormais se tourner vers ce fils d'un vendeur de thé, à la tête de l'Etat du Gujarat depuis 2001. Il s'est acquis les bonnes grâces des grands industriels du pays, qui le soutiennent en raison du bon accueil reçu par les entreprises au Gujarat. Et son ascension sociale a convaincu une partie de la population qu'il pourrait incarner un pouvoir efficace.
Toutefois, Modi reste un personnage controversé. Tout au long de la campagne, les minorités religieuses ont mis en garde sur les fractures que ce nationaliste hindou pourrait créer au sein de la population.
Pendant près de 10 ans, les grands pays occidentaux ont d'ailleurs boycotté ce dirigeant, après les émeutes qui ont ensanglanté le Gujarat en 2002. Plus de 1.000 personnes, essentiellement de confession musulmane, avaient péri, et Modi avait été accusé d'avoir encouragé les violences.