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Corée du Sud

Corée du Sud: la destitution du Premier ministre rejetée par la Cour constitutionnelle

Le Premier ministre et président par intérim de la Corée du Han Duck-soo, le 19 décembre 2024

Le Premier ministre et président par intérim de la Corée du Han Duck-soo, le 19 décembre 2024 - Handout / South Korean Prime Minister's Office / AFP

Le 27 décembre 2024, le Premier ministre Han Duck-soo, a été destitué par les députés, après un nouvel épisode dans la crise politique qui secoue le pays depuis la tentative ratée du président déchu d'instaurer la loi martiale. Il reprendra son poste de président par intérim.

La Cour constitutionnelle sud-coréenne a rejeté ce lundi 24 mars la motion de destitution contre le Premier ministre Han Duck-soo, qui redevient ainsi président par intérim en attendant de connaître le sort du titulaire Yoon Suk Yeol, visé par la même procédure, a indiqué l'agence Yonhap.

"La procédure de destitution de Han a été rejetée à cinq votes contre un par les huit juges de la Cour", selon Yonhap. M. Han avait été suspendu par les députés en décembre, après un premier court intérim.

La Corée du Sud est plongée dans le chaos politique depuis le coup de force de son président en titre, Yoon Suk Yeol, dans la nuit du 3 au 4 décembre. L'ancien procureur vedette avait déclaré la loi martiale par surprise et envoyé l'armée au Parlement pour tenter de le réduire au silence.

Mais un nombre suffisant de députés était parvenu à se réunir pour rapidement contrecarrer ses plans en votant à l'unanimité le retour au régime civil. Contraint par la Constitution, Yoon Suk Yeol avait dû obtempérer.

Une élection présidentielle organisée dans les 60 jours

Les députés ont voté le 14 décembre une première motion de destitution contre le dirigeant, alors suspendu de ses fonctions. Puis le 27 contre son premier remplaçant, Han Duck-soo, accusé d'entraver les procédures contre le président.

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L'intérim était, jusqu'à la décision de la Cour constitutionnelle lundi, assuré par le ministre des Finances Choi Sang-mok.

Concernant Yoon Suk Yeol, les experts prédisent un verdict de la Cour constitutionnelle dans les jours qui viennent mais la date précise n'a pas été annoncée. Si les juges prononcent sa déposition définitive, une nouvelle élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours. Sinon, il sera rétabli dans ses fonctions.

Yoon Suk Yeol est par ailleurs jugé au pénal dans un procès parallèle pour "insurrection", après sa brève imposition de la loi martiale. Il avait été arrêté début janvier puis placé en détention, avant d'être remis en liberté le 8 mars pour vice de procédure.

En Corée du Sud, l'insurrection est un crime passible de la prison à vie voire de la peine de mort.

I.H avec AFP