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Corée du Sud

Accusée de corruption, la cheffe de la secte Moon placée en détention provisoire en Corée du Sud

Han Hak-ja, dirigeante de l'Église de l'Unification, arrive pour assister à une audience visant à examiner son mandat d'arrêt, le 22 septembre 2025.

Han Hak-ja, dirigeante de l'Église de l'Unification, arrive pour assister à une audience visant à examiner son mandat d'arrêt, le 22 septembre 2025. - JUNG YEON-JE

Han Hak-ja, cheffe de la secte Moon, a été arrêtée ce mardi et placée en détention provisoire, après avoir été interrogée la semaine dernière sur son rôle présumé dans le versement de pots-de-vin à l'ancienne Première dame.

La cheffe de l'Eglise de l'Unification, encore appelée secte Moon, a été arrêtée ce mardi 23 septembre en vertu d'un mandat émis par tribunal de Séoul, a annoncé le parquet, qui l'accuse de corruption.

Han Hak-ja, 82 ans, a été immédiatement placée en détention provisoire. "Le tribunal du district central de Séoul a émis le mandat, invoquant la crainte qu'elle ne puisse détruire des preuves", a écrit le parquet dans un communiqué.

Hak-ja Han avait été interrogée la semaine dernière au sujet de son rôle présumé dans le versement de pots-de-vin à l'ancienne Première dame Kim Keon Hee et à un influent député. Les procureurs avaient demandé son arrestation le lendemain.

L'Église revendique dix millions d'adeptes dans le monde

"Nous acceptons humblement la décision de la Cour", a fait savoir l'Église dans un communiqué. "Nous coopérerons sincèrement avec l'enquête en cours et les procédures judiciaires afin d'établir la vérité, et nous ferons tout notre possible pour saisir cette occasion afin de restaurer la confiance dans notre Eglise", a-t-elle ajouté, en présentant ses "sincères excuses pour avoir causé de l'inquiétude".

L'Église de l'Unification a été fondée en 1954 par son défunt mari, Moon Sun-myung, et fait depuis longtemps l'objet de controverses, avec ses mariages collectifs et sa culture sectaire.

L'Église, qui revendique dix millions d'adeptes dans le monde, a une grande influence en Corée du Sud, où elle possède un empire économique allant de médias à des hôtels en passant par la distribution alimentaire. Hak-ja Han a pris la direction de l'organisation après la mort de son mari en 2012.

Elle est soupçonnée d'avoir offert des cadeaux de prix, notamment un sac à main et un collier en diamants, à Kim Keon Hee en 2022 afin de s'attirer les faveurs de son mari, Yoon Suk Yeol, devenu président cette année-là.

Accusation de pot-de-vin

L'ancienne Première dame a été arrêtée et inculpée pour corruption et manipulation du marché boursier. Son mari est actuellement jugé pour avoir déclaré la loi martiale en décembre 2024. Il a été destitué en avril et est lui aussi en prison. Hak-ja Han est également accusée d'avoir versé un pot-de-vin de 100 millions de wons (plus de 61.000 euros) à un député influent.

La semaine dernière, alors qu'elle quittait en fauteuil roulant le bureau du procureur après plus de neuf heures d'interrogatoire, elle avait nié toute malversation. "Pourquoi aurais-je fait cela?" avait-elle lancé aux journalistes.

Avant la décision de mardi, l'Église de l'Unification avait qualifié la demande de mandat d'arrêt formulée par le procureur de "persécution injuste d'un dirigeant religieux mondial".

M. H. avec AFP