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Chine

Tiananmen: 25 ans après, Pékin est bouclée et quadrillée

Sur la place Tiananmen, le 4 juin 2014, 25 ans après la répression sanglante des manifestations.

Sur la place Tiananmen, le 4 juin 2014, 25 ans après la répression sanglante des manifestations. - -

Le 4 juin 1989, la Chine réprimait dans le sang les manifestations de la place Tiananmen. Vingt-cinq ans plus tard, le régime fait tout pour empêcher la commémoration de l'événement.

Pékin comme coupée du monde. Vingt-cinq ans jour pour jour après la répression du printemps de Pékin, le 4 juin 1989, l'ordre règne, ce mercredi, sur la place Tiananmen, symbole de cette contestation. Le régime communiste a employé les grands moyens pour empêcher toute tentative d'évocation ou de commémoration de l'événement, et l'esplanade tristement célèbre est quadrillée par des forces de l'ordre en tous genres: police militaire, police armée, gardes municipaux, fonctionnaires en civil, agents des comités de quartier.

Contrôles draconiens

Pour atteindre le site névralgique du pouvoir communiste chinois, les passants doivent montrer patte blanche, passer sous des portiques de sécurité ou encore ouvrir leur sac. Les étrangers sont particulièrement contrôlés, les policiers traquant d'éventuels journalistes internationaux. Les organes de presse nationaux sont quant à eux interdits de reportage sur les événements de cette date, dont la mémoire est officiellement proscrite.

Sur l'avenue de la Paix éternelle, qui longe le nord de la place Tiananmen, des véhicules de police sont postés tous les 50 mètres, ainsi que des ambulances, des camions de pompiers. Aux sorties du métro ou sur les trottoirs, les contrôles de sécurité provoquaient de longues queues. Un journaliste de l'AFP qui venait de filmer une brève échauffourée entre des policiers et quelques Chinois lassés d'attendre sous le soleil a été contraint d'effacer ses clichés par la police. Devant le célèbre portrait de Mao trônant sur le porche d'entrée de la Cité interdite, la présence policière était également très visible.

Plusieurs milliers de victimes

Enfin, des extincteurs d'incendie ont été placés à portée de main des gardes en faction, au cas où un contestataire tenterait de s'immoler par le feu. Une hypothèse redoutée par les autorités, mais improbable étant donné les fouilles serrées du public.

Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, après sept semaines de mobilisation des manifestants qui exigeaient des réformes démocratiques dans la Chine du parti unique, des dizaines de milliers de soldats appuyés par des centaines de chars et autres blindés avaient donné l'assaut en ouvrant le feu sur la foule jusqu'à parvenir à la place Tiananmen. Aucun bilan définitif officiel n'a été fourni. La plupart des recoupements de sources indépendantes font état de plusieurs centaines et jusqu'à plus d'un millier de morts à Pékin, sans compter le reste de la Chine.

A l'approche de cet anniversaire, les Etats-Unis ont demandé mardi à la Chine de libérer tous les militants qu'elle a emprisonnés récemment.

A.S. avec AFP