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Chine

Lait contaminé en Chine: l'entreprise présente ses excuses

Un enfant buvant du lait.

Un enfant buvant du lait. - -

Pressée par son gouvernement, l'entreprise néo-zélandaise à l'origine de la contamination de produits laitiers en Asie a officiellement présenté ses excuses.

La Chine touchée par un nouveau scandale sanitaire. L’entreprise Fonterra, plus grosse coopérative laitière dans le monde en terme de production, a présenté lundi à Pékin ses “profondes excuses” après la découverte dans certains de ses produits d’une bactérie pouvant causer le botulisme, une intoxication susceptible de provoquer la paralysie voire la mort.

Le géant néo-zélandais a révélé ce week-end que trois lots de petit-lait (lactosérum, utilisé pour la fabrication de laits maternisés et de boissons pour les sportifs) étaient contaminés. Pour l’heure, aucune victime n’est à déplorer assure l’entreprise. Mais cette annonce ne rassure pas la Chine, Singapour, la Russie, la Malaisie et l’Arabie saoudite, qui ont déjà pris des mesures pour que les produits contenant la bactérie soient retirés de la vente.

L'autorité chinoise de régulation pharmaceutique et alimentaire a enjoint dimanche trois sociétés agroalimentaires ayant utilisé les lots litigieux de "cesser immédiatement de vendre" et de "rappeler tous les produits" pouvant contenir des éléments incriminés.

Un marché chinois en pleine expansion

Theo Spierings, le directeur général de Fonterra, s’est lui-même déplacé en Chine lundi. Il répondait aux critiques du Premier ministre néo-zélandais John Key, qui a accusé la coopérative d’avoir pris des “risques”. John Key s’est étonné au micro d’une radio néo-zélandaise que l’entreprise a autorisé en mai 2012 les lots à sortir de l’usine, au moment où le petit-lait a été produit et alors que "quelque chose" avait été remarquée “lors des tests”.

La coopérative laitière a quant elle affirmé que les premiers signes d’une contamination des lots n’étaient apparus que lors d’analyses réalisées en mars 2013. La confirmation n’aurait été obtenue que le 31 juillet de la même année. “En l'espace de 24 heures, nous avons informé comme il convenait nos consommateurs et le gouvernement néo-zélandais", a insisté le patron de Fonterra.

Les prises de paroles de John Key et Theo Spierings révèlent l’importance majeure du marché chinois des produits laitiers. Le pays en est le plus gros importateur dans le monde et 95% des importations chinoises de lait en poudre provenaient de Nouvelle-Zélande au premier trimestre 2013.

Fonterra a tout intérêt à minimiser les effets de ce scandale. Les Chinois sont particulièrement méfiants vis à vis des marques locales, ce qui a notamment permis à Danone de voir son chiffre d’affaire bondir de 16% sur le premier trimestre 2013. Ce nouveau scandale, qui touche donc une entreprise néo-zélandaise mais aussi le géant Français, risque bien de changer la donne.

M.K. avec AFP