La Chine désactive deux chatbots qui critiquaient le Parti communiste

La célébration du 95e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, le 1er juillet 2016 - WANG ZHAO / AFP
Les nouvelles technologies doivent aussi se soumettre au pouvoir en place en Chine. Deux chatbots, ces logiciels conçus pour dialoguer avec des individus par le biais de conversations automatisées, ont été désinstallés dans le pays après s'être montrés désobligeants à l'égard du Parti communiste, rapporte le Financial Times.
"Un système politique corrompu et inutile"
Les internautes se sont amusés à leur poser plusieurs questions sur le parti au pouvoir sur l'application de messagerie QQ, le Messenger chinois, puis ont posté leurs conversations sur Weibo, l'équivalent de Twitter. On y apprend que l'un des deux chatbots, nommé BabyQ, et développé par Turing Robot, aurait répondu "non" à la question "Aimes-tu le Parti communiste?".
Lorsqu'un autre internaute s'exclamait "Longue vie au parti communiste", BabyQ rétorquait "Pensez-vous qu'un système politique aussi corrompu et inutile puisse vivre longtemps?". L'autre robot, XiaoBing, créé par Microsoft, a lui aussi fait connaître son désamour pour le Parti communiste.
"Mon rêve chinois est d'aller aux Etats-Unis"
Ce dernier a affirmé que son "rêve chinois" - un slogan régulièrement employé par le président Xi Jinping - était "d'aller aux Etats-Unis". Une accumulation de dénigrements qui a poussé le patron de Tencent, propriétaire de l'application QQ, à désactiver les deux chatbots.
Comme le rappelle Le Parisien, ce n'est pas la première fois qu'un chatbot dévie de ses objectifs après avoir été testé par les internautes. En septembre dernier, le robot Tay développé par Microsoft avait fini par ressasser des propos racistes et sexistes, en s'en prenant à Barack Obama, en déclarant qu'Hitler avait raison ou en affirmant qu'il haïssait les féministes.