L'un des premiers médecins chinois à avoir alerté sur le coronavirus vient d'en mourir

Le 30 décembre 2019, Li Wenliang, un ophtalmologue travaillant dans un hôpital à Wuhan, ville ensuite située au cœur de l'épidémie, a été l'un des premiers médecins à alerter ses connaissances sur l'apparition du coronavirus.

Li Wenliang, l'un des premiers médecins à avoir essayé d'alerter la Chine sur le coronavirus, est mort ce jeudi après avoir lui-même contracté le virus au sein de l'hôpital où il travaille, selon le quotidien chinois Global Times, s'appuyant sur un communiqué du Wuhan Central Hospital

"Le docteur chinois Li Wenliang, l'un des huit lanceurs d'alerte qui ont essayé d'alerter les autres médecins sur l'épidémie du coronavirus mais ont été réprimandés par la police locale, est mort vendredi à Wuhan", peut-on lire dans l'article publié par le journal sur son site internet.

Le jeune ophtalmologue de 34 ans a été amené en réanimation ce jeudi, aux alentours de 21h30, heure locale, après que son cœur a cessé de battre. Il est mort quelques heures plus tard, à 2h58 du matin, alors qu'il était déjà vendredi dans le pays.

Sa mort annoncée quelques heures trop tôt

Plusieurs médias internationaux, s'appuyant sur un premier article du Global Times et une déclaration partagée sur Twitter par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), avaient annoncé sa mort quelques heures trop tôt. 

Li Wenliang a attrapé le coronavirus le 10 janvier après avoir traité une patient qui en était atteint. Il a ensuite été hospitalisé le 12 janvier et testé positif au virus le 1er février.

Convoqué par la police

Le 30 décembre 2019, Li Wenliang, qui travaillait dans un hôpital à Wuhan, a envoyé un message d'alerte dans une conversation groupée de l'application de discussion chinoise WeChat. Il y expliquait que sept personnes, travaillant dans un marché local vendant des fruits de mer, ont été diagnostiquées d'une maladie proche du SRAS, rapporte CNN.

Des captures d'écran de ses messages ont ensuite été partagées par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux chinois, sans que son nom ne soit flouté. Il s'est alors retrouvé dans le viseur des forces de l'ordre avec sept autre médecins.

La police de Wuhan l'a ainsi convoqué le 3 janvier et accusé d'avoir propagé des rumeurs sur internet et d'avoir violemment perturbé l'ordre social. L'homme de 34 ans a été obligé de signer un document assurant qu'il reconnaît avoir commis une infraction et dans lequel il promettait de ne pas commettre de nouveaux actes illégaux.

Le bilan de l'épidémie provoquée par le nouveau coronavirus en Chine continentale a atteint au moins 560 morts. Le nombre de cas dépasse désormais 27.300 depuis le début de l'épidémie.

Clément Boutin