Hong Kong: les surprenants aveux télévisés d'un des libraires disparus

Des pancartes à l'effigie de Lee Bo, à gauche, et Gui Minhai, deux libraires disparus depuis plusieurs semaines à Hong Kong. L'enquête a depuis démontré qu'ils se trouvent en Chine. - Philippe Lopez - AFP
Sa "disparition" en décembre, avait profondément choqué les Hongkongais. Pékin a confirmé ce mardi qu'un des libraires hongkongais volatilisés ces derniers mois se trouve bien en Chine continentale, selon le gouvernement de Hong Kong.
Disparu alors qu'il se trouvait à Hong Kong
Lee Bo, 65 ans, travaillait pour la maison d'édition Mighty Current, connue pour publier des ouvrages critiques envers le gouvernement chinois. A la différence des quatre autres employés de Mighty Current qui ont disparu, Lee Bo s'est volatilisé en décembre, alors qu'il se trouvait encore à Hong Kong. Or, les services de sécurité chinois n'ont pas le droit d'intervenir dans la région semi-autonome.
Les autorités de la République populaire de Chine ont-elles eu recourt à des méthodes allant à l'encontre du principe "un pays, deux systèmes"? L'exécutif hongkongais ne l'a pas précisé, mais a indiqué que sa police a pris attache avec les autorités chinoises pour demander à rencontrer Lee Bo.
Des aveux forcés?
Dimanche, un autre employé de Mighty Current, Gui Minhai, disparu en Thaïlande en octobre a fait une sidérante confession filmée par la télévision chinoise. Il y a affirmé être retourné de son plein gré en Chine pour assumer ses responsabilités légales, 11 ans après y avoir tué une étudiante dans un accident de voiture alors qu'il était ivre. En larmes, il a affirmé qu'il avait alors fui la Chine après sa condamnation et s'est dit "prêt à accepter tout châtiment".
Des défenseurs des droits de l'Homme sont montés au créneau en affirmant que ces "aveux" étaient un écran de fumée servant à masquer le fait que les employés de Mighty Current étaient détenus pour les écrits publiés.
De nombreuses voix s'élèvent à Hong Kong pour accuser Pékin de piétiner le principe du "un pays, deux systèmes" institué avant la rétrocession en 1997. Il avait alors été convenu que l'ex-colonie britannique conserve son mode de vie et ses libertés pendant 50 ans.