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Chine

Chine: plusieurs associations craignent pour la vie d'un dissident en détention

Le dissident chinois Huang Qi avec sa femme.

Le dissident chinois Huang Qi avec sa femme. - REPORTERS SANS FRONTIERES / AFP

Lundi, plusieurs associations de défense des droits de l'homme ont annoncé craindre pour la vie de Huang Qi, un dissident chinois emprisonné.

Le dissident chinois Huang Qi, l'un des premiers à avoir utilisé internet pour dénoncer le régime communiste, risque de mourir en prison s'il ne reçoit pas d'urgence un traitement médical, ont affirmé lundi des associations de défense des droits de l'homme.

Survie "menacée de façon immédiate"

Huang Qi, 55 ans, attend toujours de connaître la date de son procès, deux ans après avoir été arrêté pour "divulgation de secrets d'Etat", une accusation fréquemment employée à l'encontre des opposants politiques.

"Sa situation médicale est très urgente", a déclaré la mère du dissident, Pu Wenqing. "Je ne veux pas que mon fils meure en prison. J'espère que les autorités lui permettront de recevoir un traitement médical".

Quatorze associations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont publié lundi un communiqué appelant à sa libération, estimant que sa survie était "menacée de façon immédiate".

Huang Qi souffre chroniquement selon elles d'affections rénale, cérébrale et cardiaque.

"Il ne va pas très bien, sa pression artérielle est élevée", a déclaré son avocat, Liu Zhengqing.

Cyberdissident

Le vétéran de la dissidence, qui a eu maille à partir avec le régime depuis l'an 2000, a été arrêté en novembre 2016 au Sichuan (sud-ouest), peu après avoir obtenu le prix Reporters sans frontières - TV5 Monde de la liberté de la presse.

Son site internet, "64 Tianwang", était déjà bloqué en Chine.

Huang Qi avait déjà reçu en 2004 le prix RSF du cyberdissident après avoir été condamné quatre ans plus tôt. Il avait alors été le premier opposant chinois à purger une peine de prison pour avoir utilisé internet à des fins politiques.

En 2009, il était à nouveau condamné, cette fois à trois ans de prison, après avoir dénoncé le mauvais état de la construction des écoles qui s'étaient effondrées l'année précédente lors du tremblement de terre du Sichuan (87.000 morts et disparus).

L'an dernier, Pékin a rejeté les appels des pays étrangers à laisser le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo à quitter la Chine pour suivre un traitement médical. Le dissident est mort d'un cancer à l'hôpital alors qu'il purgeait toujours une peine de 11 ans de prison pour "subversion".

B.L. avec AFP