Ankara menace d'annuler l'accord sur les migrants après le refus grec d'extrader ses militaires

- - Manifestation anti-coup d'Etat en Turquie le 16 juillet 2016. - Adem Altan - AFP
La Turquie pourrait annuler l'accord de réadmission des migrants signé avec la Grèce et l'Union européenne après le refus d'Athènes d'extrader huit militaires turcs accusés d'être liés au putsch manqué de juillet, a déclaré vendredi Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.
"Nous avons un accord de réadmission entre la Grèce et nous, avec l'Union européenne. Nous prendrons les mesures nécessaires, y compris l'annulation de cet accord de réadmission", a t-il ajouté, dans un entretien sur la chaîne de télévision publique TRT.
Renvoi des migrants illégaux
Ankara et Bruxelles ont signé un accord controversé sur les migrants en mars, qui permet notamment le renvoi en Turquie de tout migrant arrivé illégalement en Grèce.
Un accord bilatéral entre Ankara et Athènes avait été signé précédemment portant sur une mesure de retour des migrants illégaux.
Les autorités turques ont réagi avec colère, émettant immédiatement un mandat d'arrêt contre les huit hommes puis une nouvelle demande d'extradition vendredi.
"Que nous le voulions ou non, cela affectera nos relations et nous devons évaluer les mesures à prendre. Nous ne pouvons pas regarder positivement un pays qui protège des terroristes, des traîtres, des putschistes. La Grèce doit savoir cela", a délcaré Mevlüt Cavusoglu
"Leur droits sont en danger"
Les militaires, quatre capitaines, deux commandants et deux sergents, étaient en détention provisoire depuis leur atterrissage en hélicoptère dans le nord-est de la Grèce, le 16 juillet.
"Indépendamment de leur culpabilité (présumée), leur extradition n'est pas autorisée car leur droits sont en danger" en Turquie, a statué la cour suprême grecque. Le président a mis en avant le risque de "torture".
Les huit militaires turcs ont démenti à plusieurs reprises toute implication dans la tentative de coup d'Etat du 15 juillet et affirmé qu'ils avaient décidé de fuir par peur des représailles contre des militaires lors de la reprise en main de la situation par le gouvernement turc.
La cour suprême a ordonné jeudi leur libération au titre de l'extradition, mais ils restent provisoirement détenus en attendant l'issue de leur demande d'asile, selon leurs avocats.