Anders Breivik se décrit comme une "personne sympathique"

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L'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik, jugé à Oslo pour le meurtre de 77 personnes le 22 juillet 2011, s'est décrit vendredi comme une "personne sympathique" et a expliqué avoir appris à refouler ses émotions avant de pouvoir passer à l'acte.
Le militant islamophobe a reconnu avoir tué huit personnes à Oslo dans un attentat à la voiture piégée et 69 jeunes gens réunis dans un camp d'été des jeunesses travaillistes sur l'île d'Utoya. "On pourrait dire que j'étais plutôt quelqu'un de normal jusqu'en 2006 lorsque j'ai commencé à m'entraîner, lorsque j'ai commencé à refouler mes émotions", a-t-il expliqué à la cour au cinquième jour de son procès. "Et nombreux sont ceux qui me décriraient comme une personne gentille et sympathique, prenant soin de ses amis et des autres. J'ai adopté une stratégie de déshumanisation vis-à-vis de ceux que je considérais comme des cibles potentielles afin d'être en mesure de les tuer", a-t-il ajouté.
Breivik considérait ses victimes comme des "traîtres"
Le massacre sur l'île d'Utoya a requis une importante préparation mentale, a-t-il poursuivi. "C'est facile d'appuyer sur un bouton ou de faire exploser une bombe", a-t-il dit. "C'est très, très difficile de faire quelque chose d'aussi barbare qu'une opération avec des armes à feu." Breivik dit avoir commis sa tuerie pour défendre la Norvège du "multiculturalisme" et considérer ses victimes, dont certaines avaient à peine 14 ans, comme des "traîtres". "Je me serais effondré psychologiquement si je n'avais pas eu ces barrières mentales", a-t-il dit.
L'une des principales questions que doit trancher le tribunal d'Oslo est celle de la responsabilité psychique de l'accusé. Un premier rapport d'experts l'a jugé psychotique, un autre l'a estimé pleinement responsable de ses actes. Dans le premier cas, Breivik serait interné en hôpital psychiatrique, ce qu'il refuse, dans l'autre, il serait condamné à la peine maximale en Norvège, soit 21 ans, une peine qui peut être prolongée si un risque de récidive est avéré.
Anders Behring Breivik a estimé mercredi que la seule alternative à l'issue de son procès, qui doit durer dix semaines, était l'acquittement ou la mort.