Primaire dans l'Iowa: Sanders affirme être en tête devant Buttigieg, selon ses propres chiffres

Alors que les résultats officiels se font attendre dans l'Iowa, premier Etat américain à voter dans le cadre des primaires pour désigner le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Bernie Sanders affirme être en tête devant Pete Buttigieg, selon ses propres chiffres.
"En raison de l'incapacité du Parti démocrate de l'Iowa à publier des résultats ce soir", l'équipe de campagne de "Bernie" a communiqué ses données portant sur près de 40% des bureaux de vote.
Selon ces chiffres, Bernie Sanders obtient 28,62% devant le modéré Pete Buttigieg (25,71%) et la sénatrice progressiste Elizabeth Warren (18,42%). L'ancien vice-président Joe Biden n'arrive que quatrième avec 15,08%, ce qui représenterait une contre-performance pour celui qui est depuis des mois en tête des sondages au niveau national.
Un des principaux enseignements de ces chiffres, s'ils sont confirmés, est la contre-performance de l'ancien vice-président Joe Biden, 77 ans, qui n'arrive que quatrième avec 15,08% alors qu'il caracole depuis des mois en tête des sondages au niveau national.
Doublé par Pete Buttigieg, premier candidat ouvertement homosexuel à avoir des chances d'accéder à la Maison Blanche, il est même talonné par une autre sénatrice modérée, Amy Klobuchar, qui n'a jamais décollé au niveau national. "Nous sommes au-delà de nos espérances", s'est réjouie cette élue du Midwest.
Pas d'irrégularité dans le scrutin
Comme d'autres, Amy Klobuchar devait prendre dans la foulée un avion pour le New Hampshire, deuxième Etat à voter, le 11 février, alors que le vainqueur officiel de l'Iowa n'était pas connu.
Car six heures après le coup d'envoi des "caucus", le Parti démocrate n'était pas en mesure de dire quand les résultats seraient annoncés. Selon certains médias américains, dont CNN, ce ne sera pas avant mardi dans la journée. Les organisateurs évoquaient des "incohérences" dans leur compilation et expliquaient vouloir s'assurer de la fiabilité des données.
Les Démocrates ont toutefois démenti toute irrégularité, alors que le camp de Donald Trump a aussitôt accusé les dirigeants démocrates de tricherie. La frustration était cependant palpable, dans un pays qui a connu d'autres déboires dans l'organisation d'élections.
L'équipe Biden demande des explications
Ce fiasco s'ajoute à un système déjà complexe, avec quelque 1700 "caucus" ou assemblées où les électeurs se sont regroupés pour désigner leur candidat lors de deux tours de scrutin dans une ambiance parfois tumultueuse.
L'équipe Biden s'est fendue d'une lettre aux organisateurs pour demander des "explications". "L'application censée transmettre au parti les résultats des caucus n'a pas marché, tout comme le système téléphonique de secours", a-t-elle protesté.
L'Iowa, petit Etat rural, enneigé en cette période de l'année, lance la saison des primaires depuis les années 1970. Il est important parce qu'il est le premier: il n'octroie que peu de délégués appelés à désigner in fine le candidat à la Maison Blanche, mais un bon résultat ou une contre-performance peut changer la dynamique d'une candidature.
Battre Trump
Au-delà des clivages de programme entre l'aile gauche et un courant plus modéré, la base démocrate espère surtout trouver celui ou celle qui sera le plus à même de battre le président républicain sortant le 3 novembre. Seulement, tous n'ont pas la même vision de ce candidat idéal.
Le président sortant a lui remporté d'emblée les "caucus" républicains dans l'Iowa, une simple formalité. Mais son ombre planait sur la primaire démocrate: Donald Trump doit prononcer mardi son discours annuel sur l'état de l'Union avant d'obtenir, mercredi, un acquittement quasi-certain lors de son procès en destitution.
Le milliardaire Michael Bloomberg, ex-maire de New York, a lui fait l'impasse sur ces "caucus" et concentre son immense fortune sur des Etats votant plus tard et qui rapportent beaucoup de délégués en vue de l'investiture.