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Amérique du Nord

#OneLess: après la fusillade en Floride, des Américains se filment en train de détruire leurs armes

Scott Dani-Pappalardo s'est filmé en train de scier son fusil d'assaut, et a posté la vidéo sur Facebook.

Scott Dani-Pappalardo s'est filmé en train de scier son fusil d'assaut, et a posté la vidéo sur Facebook. - Capture d'écran Facebook

Après la fusillade en Floride qui a coûté la vie à 17 personnes la semaine dernière, plusieurs Américains se sont affichés en train de détruire leurs armes, possédées légalement, sur les réseaux sociaux.

Sans le savoir, Scott-Dani Pappalardo a lancé un mouvement. Samedi, cet Américain de 50 ans originaire de New York s'est filmé en train de détruire son fusil d'assaut, en réponse à la fusillade perpétrée en Floride, qui a fait 17 morts. Postée sur Facebook, la vidéo est rapidement devenue virale, avec plus de 21 millions de visionnages au compteur ce mercredi.

"Un de moins"

"Je suis un fervent défenseur du deuxième amendement (qui garantit aux citoyens américains le droit de porter des armes, ndlr). Je ne suis pas un chasseur, je n'ai jamais tué quoi que ce soit avec. (...) J'ai décidé aujourd'hui de m'assurer que cette arme ne sera jamais en mesure d'arracher une vie et d'être pointée sur quelqu'un", y explique Scott-Dani Pappalardo, avant de détruire à l'aide d'une scie son fusil d'assaut, un AR-15 qu'il avait acheté légalement trente ans plus tôt.

Scott-Dani Pappalardo a accompagné son message sur Facebook du hashtag #OneLess ("un de moins"), qu'il a repris pour légender la photo de son fusil découpé en trois morceaux, également postée sur le réseau social. 

Des armes en morceaux

Sa démarche a inspiré d'autres Américains, qui ont eux aussi publié des images de leurs armes détruites, accompagnées de ce hashtag. 

"J'ai détruit mon AR-15. Et vous?", a ainsi écrit sur Twitter un certain Jim Elefantis, sous une photo de son arme complètement démontée.

Deb Lentz a pris la même initiative, après avoir visionné la vidéo de Scott-Dani Pappalardo, avec qui elle se dit "d'accord".

"Moi aussi, j'aime posséder des armes, et je suis propriétaire d'un permis de port d'arme, mais je ne pourrais plus me regarder dans la glace si mon arme était utilisée pour blesser ou tuer un innocent. Voici mon ancien fusil, après que je l'ai scié", a écrit cette Américaine sur son compte Twitter, photo à l'appui.

"Je fais ça pour être sûre qu'il y a une arme de moins dans ce monde"

Une autre femme, Amanda Meyer, originaire du Connecticut, lui a emboîté le pas, se filmant elle aussi en train de scier son arme, un pistolet Sig Sauer P229 qu'elle possédait légalement.

"J'aime vraiment ce pistolet. Mais vous savez ce que j'aime encore plus? C'est quand les gens ne se font pas tuer", explique Amanda Meyer. "Nous avons tous été touchés par la violence des armes à feu. Mon frère s'est tiré une balle et s'est suicidé, la tuerie de Sandy Hook s'est déroulée à 30 kilomètres de l'endroit où j'enseignais, mon cousin et sa femme se trouvaient au concert de Las Vegas. (...) Si je vends cette arme, elle peut finir dans les mains d'une personne normale, d'un tueur de masse, ou d'une personne suicidaire. (...) La seule manière de m'assurer qu'elle ne blessera jamais personne, c'est qu'elle n'existe plus. Aujourd'hui, je fais ça pour être sûre qu'il y a une arme de moins dans ce monde".

Deux Américains sur trois favorables à un renforcement de la loi

Après la fusillade survenue mercredi 14 février dans un lycée de Floride, et perpétrée par un ancien élève, Nikolas Cruz, deux Américains sur trois se disent désormais favorables à des lois plus strictes sur les armes à feu, la majorité la plus nette à se dégager depuis 2008 aux Etats-Unis.

En effet, selon un sondage de l'institut Quinnipiac publié mardi, 66% des Américains se disent en faveur de lois plus strictes sur les armes, tandis que 31% s'y opposent. De 2008 à 2015, la majorité en faveur de plus de restrictions n'avait jamais dépassé les 54%, selon les chiffres de cet institut. 

Confronté à une vague d'indignation après son silence sur les armes qui a suivi la fusillade, Donald Trump a finalement monté réagi mardi sur la question, proposant d'interdire un mécanisme particulièrement meurtrier utilisé fin 2017 lors du carnage de Las Vegas.

Adrienne Sigel