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"Une enfant joyeuse", "il aimait la pêche": qui sont Fletcher et Harper, les deux enfants tués dans la fusillade de Minneapolis?

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Une fusillade meurtrière a éclaté le 27 août dans une église de Minneapolis, aux États-Unis, alors qu'une dizaine d'écoliers assistaient à une messe, deux jours après la rentrée des classes. Deux enfants ont été tués et 18 autres personnes ont été blessées.

Fletcher Merkel, 8 ans, et Harper Moyski, 10 ans, assistaient à une messe avec leurs camarades de classe quand, le 27 août, une femme a ouvert le feu dans leur église à Minneapolis, au nord des États-Unis. Malgré l'intervention des secours, les deux enfants sont morts sur le coup.

Selon les premières constatations, l'assaillante a tiré plusieurs dizaines de balles à travers les fenêtres, avant de se donner la mort. "Ils étaient gentils, mais malheureusement, ils ont été les premiers à être touchés. Ils n'ont pas eu le temps de réagir", a raconté un élève, Grayson Sign, la voix brisée, à CNN.

Si le mobile de l'attaque reste à déterminer, l'autrice était "obsédée" par l'idée de "tuer des enfants", ont conclu ce jeudi les autorités américaines qui continuent d'enquêter sur cette nouvelle tuerie aux États-Unis. Selon le dernier bilan, en plus de la mort de Fletcher et Harper, 18 personnes ont été blessées, dont 15 enfants âgés de 6 à 15 ans.

"En passe de devenir un merveilleux jeune homme"

Le lendemain de la tuerie, le père de Fletcher, Jesse Merkel, a pris la parole lors d'une conférence de presse qui s'est tenue devant l'école de son fils. "Hier, un lâche a décidé de nous enlever notre fils Fletcher, âgé de 8 ans. À cause de ses actes, nous ne pourrons plus jamais le tenir dans nos bras, lui parler, jouer avec lui et voir le merveilleux jeune homme qu'il était en passe de devenir", a-t-il déclaré.

Fletcher était l'avant-dernier d'une fratrie de quatre enfants. Il aimait la pêche, le cinéma, et surtout passer du temps avec ses amis et sa famille. Ses deux frère et sœur aînés assistaient, eux aussi à la messe de ce mercredi, mais n'ont pas été blessés lors de la fusillade.

"Même si le vide dans nos cœurs et nos vies ne sera jamais comblé, j’espère qu’avec le temps, notre famille pourra trouver la guérison", a soupiré Jesse Merkel.

Une enfant "brillante"

Dans un communiqué, la famille de Harper a aussi réagi, déclarant être "anéantie" par la perte de leur "fille bien-aimée".

"Nous sommes bouleversés d'apprendre que notre fille bien-aimée, Harper Moyski, a été tragiquement tuée lors de la récente fusillade dans son école. Harper était une enfant de 10 ans brillante, joyeuse et profondément aimée, dont le rire, la gentillesse et la bonne humeur ont touché tous ceux qui la connaissaient", ont écrit les parents Michael Moyski et Jackie Flavin.

Le "cœur brisé", ils ont dit avoir une pensée particulière pour leur deuxième enfant, "la sœur de Harper, qui adorait sa grande sœur et qui pleure une perte inimaginable". "En tant que famille, nous sommes anéantis, et les mots ne peuvent exprimer l'intensité de notre douleur", ont-ils déclaré.

Un appel à des mesures fortes

La fusillade meurtrière de l'église à Minneapolis a provoqué un émoi considérable dans le pays. Les deux familles des victimes ont exprimé leur gratitude envers les premiers secours et le personnel scolaire. "Sans ces personnes et leur altruisme, cette tragédie aurait pu être d'une ampleur bien plus grande. Je leur suis reconnaissante", a affirmé Jesse Merkel.

Cette année, au moins 287 tueries de masse, définies comme faisant au moins quatre morts ou blessés, ont eu lieu aux États-Unis, selon l'ONG Gun Violence Archive. Dans leur communiqué, les parents de Harper ont demandé au gouvernement américain des mesures fortes pour lutter contre la "violence par arme à feu".

"Aucune famille ne devrait avoir à endurer une telle douleur. Nous exhortons nos dirigeants et nos communautés à prendre des mesures concrètes pour lutter contre la violence par arme à feu et la crise de santé mentale dans ce pays. Le changement est possible et nécessaire, afin que l'histoire de Harper ne s'ajoute pas à une longue série de tragédies", ont-ils soutenu.

L'auteure de l'attaque, Robin Westman, femme transgenre âgée de 23 ans, avait fréquenté l'école de Minneapolis comme élève. Dans un manifeste manuscrit, elle s'est décrite comme "dépressive" et "suicidaire", affirmant vouloir "échapper aux factures, aux jobs minables, aux personnes minables, et à l’injustice de l’Amérique". Au fil des pages, elle a aussi exprimé sa haine contre "les personnes noires, "les Mexicains", "les chrétiens" et "les juifs", avait indiqué le procureur de l'État du Minnesota, Joe Thompson lors d'une déclaration de presse mercredi.

Une enquête a été ouverte pour "crime motivé par la haine visant les catholiques" par le FBI. En signe de deuil, le président Donald Trump a annoncé que les drapeaux américains resteront mis en berne jusqu'au 31 août.

Orlane Edouard