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Trois fois la taille de Paris, espace aérien fermé... La base aérienne d'Elmendorf, un bunker géant et sécurisé pour le sommet Trump-Poutine

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Les présidents américain et russe se réunissent ce vendredi 15 août en Alaska, sur la base aérienne d'Elmendorf, pour un sommet "historique" pouvant sceller le sort de la guerre en Ukraine. Un lieu placé sous très haute sécurité.

Isolée, confinée et sécurisée. La base aérienne d'Elmendorf, qui accueillera en Alaska la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump à 21h30 (heure française) ce vendredi 15 août, n'a pas été choisie au hasard.

Le site militaire américain est immense, grand comme trois fois la ville de Paris, et ultra protégé. Grillages, barbelés, checkpoints aux points d'entrées... En plus des installations permanentes liées à la base militaire, les moyens de sécurisation sont drastiques afin de protéger deux des personnalités les plus puissantes -et menacées- de la planète.

Le personnel de sécurité surveille l'arrivée du président américain Barack Obama à bord d'Air Force One à la base aérienne d'Elmendorf à Anchorage, en Alaska, le 12 novembre 2009.
Le personnel de sécurité surveille l'arrivée du président américain Barack Obama à bord d'Air Force One à la base aérienne d'Elmendorf à Anchorage, en Alaska, le 12 novembre 2009. © SAUL LOEB / AFP

L'espace aérien sera aussi fermé au-dessus et aux alentours des lieux. Autant de conditions qui ont satisfait le Kremlin et permis la venue de Vladimir Poutine sur les lieux, lui qui ne se déplace que très peu à l'étranger depuis le début de la guerre en Ukraine.

La Joint Base d'Elmendorf est la plus grande base militaire d'Alaska et abrite plus de 32.000 personnes, soit environ 10% de la population d'Anchorage selon SkyNews. Parmi eux, "plus de 6.000 militaires issus de toutes les branches des forces armées américaines et canadiennes", comme l'indique le site des forces aériennes du Pacifique de l'US Army.

Une base "particulièrement importante" pendant la Guerre froide

À quelque 7.600 kilomètres à vol d'oiseau de Kiev, Donald Trump et Vladimir Poutine se rencontreront donc ce vendredi pour la première fois depuis le 28 juin 2019 près d'Anchorage, plus grande ville d'Alaska. Il s'agira d'ailleurs de la première visite de Vladimir Poutine dans la ville depuis son arrivée au Kremlin.

Une rencontre "en tête-à-tête", selon la correspondante en chef à la Maison Blanche pour CNN Kaitlan Collins, en clin d'œil à l'histoire. L'Alaska n'est devenue américaine qu'en 1867 lorsque les États-Unis ont acheté ce vaste territoire -représentant toujours aujourd'hui le plus grand État du pays- à l'empire russe.

Des parachutistes américains lors d'un exercice à la base aérienne d'Elmendorf en Alaska, le 22 juillet 2024.
Des parachutistes américains lors d'un exercice à la base aérienne d'Elmendorf en Alaska, le 22 juillet 2024. © HASAN AKBAS / ANADOLU / Anadolu via AFP

Selon la Bibliothèque du Congrès américain, citée par plusieurs médias anglo-saxons, cette base militaire était d'ailleurs considérée comme "particulièrement importante" pour défendre les États-Unis contre l'ancienne Union soviétique.

L'Alaska, un ancien territoire russe ayant donc changé de main dans l'histoire au profit des États-Unis. Un parallèle historique dont pourrait profiter l'actuel patron du Kremlin.

"On imagine facilement Poutine avancer cet argument lors de ses réunions avec Trump: 'Écoutez, les territoires peuvent changer de mains'", a déclaré Nigel Gould-Davies, ancien ambassadeur britannique en Biélorussie à nos confrères de SkyNews.

En Alaska, la venue du président russe n'est pas au goût de tous. Hier, plusieurs dizaines de manifestants s'opposaient à sa venue, notamment avec des pancartes "Putin War Criminal" (Poutine criminel de guerre, NDLR).

Alixan Lavorel