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"Toxicomane", "prédateur": Robert Kennedy Jr. taclé par sa cousine avant son audition au Sénat

Caroline Kennedy, alors ambassadrice des États-Unis en Australie, le 28 octobre 2023

Caroline Kennedy, alors ambassadrice des États-Unis en Australie, le 28 octobre 2023 - SAMUEL CORUM / AFP

Caroline Kennedy, fille de JFK, a exhorté les sénateurs à refuser la nomination de ce proche de Donald Trump à la tête du ministère de la Santé.

Une lettre au vitriol. Entendu ce mercredi 29 janvier par le Sénat américain qui devra confirmer ou non sa nomination à la tête du ministère de la Santé par Donald Trump, Robert Kennedy Jr. ne peut pas compter sur l'appui de sa famille, dont une très grande partie lui a progressivement tourné le dos à mesure de ses prises de positions antivaccin, en particulier lors de la pandémie de Covid-19.

La veille de cette audition capitale, Caroline Kennedy, fille de John Fitzgerald et cousine de Kennedy Jr., a, dans un courrier, exhorté les sénateurs à refuser cette nomination, pointant ses ambiguïtés sur plusieurs sujets scientifiques et le qualifiant "d'accro à l'attention et au pouvoir."

"Il exploite le désespoir des parents d'enfants malades, vaccinant ses propres enfants tout en se créant une clientèle qui décourage hypocritement les autres parents de vacciner les leurs", attaque celle qui fut ambassadrice américaine en Australie sous l'administration de Joe Biden.

Kennedy contre Kennedy

Tout au long de cette missive pleine de colère, Caroline Kennedy passe en revue plusieurs aspects de la personnalité de Robert Kennedy Jr. "Je connais Bobby depuis toujours. Il n'est pas surprenant qu'il ait des oiseaux de proie comme animaux de compagnie, car Bobby est lui-même un prédateur", pointe-t-elle, dans des propos relayés par CNN.

"J'ai vu ses jeunes frères et cousins le suivre sur la voie de la toxicomanie. Son sous-sol, son garage, sa chambre d’étudiant étaient toujours le centre de l’action, où l’on pouvait se procurer de la drogue, et où il aimait montrer comment il passait des poussins et des souris au mixeur pour les donner à ses faucons. C'était souvent une scène perverse, de désespoir et de violence ", tacle-t-elle encore.

Dans cette lettre, Caroline Kennedy aborde un sujet encore plus intime et critique le choix de son cousin d'avoir exploité les morts de son oncle, John Fitzgerald, et de son propre père, Robert, alors qu'il était lui-même candidat à la présidentielle américaine avant d'abandonner et de rejoindre le camp de Donald Trump.

"Bobby continue de faire de l'assassinat de mon père et de son propre père un sujet de drame. Je trouve incompréhensible que quelqu'un qui est prêt à exploiter les tragédies familiales douloureuses de ses propres membres pour faire de la publicité puisse être chargé de gérer les situations de vie ou de mort de l'Amérique", poursuit-elle.

Inquiétudes

Robert Kennedy Jr., initialement avocat en droit de l'environnement, qui ne dispose pas de formation scientifique, sera interrogé par la commission des finances de la chambre haute du Congrès, une audition qui devrait prendre l'allure d'une épreuve du feu pour cet ancien démocrate rallié depuis peu à Donald Trump.

Le neveu du président assassiné "JFK" devra notamment répondre de ses prises de position contre la vaccination, qui suscitent la vive inquiétude de professionnels de la santé américains, au moment où la circulation du virus de la grippe aviaire dans le pays ravive les craintes d'une pandémie. 15.000 médecins ont d'ailleurs demandé aux sénateurs de rejeter cette nomination.

Robert Kennedy Jr. s'est fait ces dernières années le relais de nombreuses théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19 comme sur de prétendus liens entre vaccination et autisme.

Il promeut par ailleurs le lait non pasteurisé, tant redouté par les agences sanitaires, et réclame l'arrêt de l'ajout de fluor dans l'eau courante, une pratique considérée comme une grande réussite sanitaire dans la lutte contre les caries dentaires, mais qui divise la communauté scientifique.

S'il était confirmé au poste de ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., âgé de 71 ans, prendrait la tête d'une agence fédérale employant plus de 80.000 personnes et chargée de la santé des plus de 340 millions d'habitants du pays.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV