Snowden demande l'asile à 21 pays, dont la France

Edward Snowden estr toujours dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou. - -
L'ex-consultant américain Edward Snowden, réfugié dans un aéroport de Moscou et recherché par Washington pour espionnage, a demandé l'asile politique dans 21 pays, dont la Russie, où le président Vladimir Poutine a assuré lundi qu'il pouvait rester s'il cessait ses activités contre les Etats-Unis.
Le site internet de WikiLeaks a indiqué mardi que Snowden avait également déposé une demande d'asile en Islande, Equateur, Cuba, Venezuela, Brésil, Inde, Chine, Allemagne et France.
Dans une déclaration postée sur le site de WikiLeaks, la première depuis son départ de Hong Kong il y a huit jours, Snowden a accusé le président américain Barack Obama de "faire pression sur les dirigeants" des pays auprès desquels il cherche protection. Dans son communiqué diffusé depuis la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, l'ex-consultant américain affirme qu'Obama est coupable de "tromperie" et de vouloir lui appliquer la "sanction illégale" de l'exil.
Poutine ne livre "jamais personne"
La demande d'asile déposée auprès de la Russie a eu lieu dimanche. Interrogé plus tôt dans la journée sur son sort au cours d'une conférence de presse au Kremlin, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou ne livrait "jamais personne", tandis que des contacts entre les services secrets russes et américains ont été établis au sujet de cette affaire.
Le président russe a cependant déclaré qu'Edward Snowden devait cesser "ses activités visant à faire du tort à nos partenaires américains" s'il voulait rester en Russie. "Comme il se considère comme un défenseur des droits de l'homme, il n'a manifestement pas l'intention de cesser ces activités, c'est pourquoi il doit choisir un pays où aller, et s'y rendre", a-t-il ajouté.
"Le fait que les alliés (occidentaux) s'espionnent les uns les autres, ce n'est pas notre affaire, qu'ils fassent ce qu'ils veulent", a encore commenté Vladimir Poutine.
Bloqué à l'aéroport depuis le 23 juin
Peu auparavant, le chef du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, avait fait état, pour la première fois officiellement, de tractations entre Washington et Moscou sur le sort de l'informaticien de 30 ans.
Edward Snowden est bloqué dans la zone de transit de Moscou-Cheremetievo depuis le 23 juin et des sources russes ont affirmé que l'absence de passeport valide l'empêchait de prendre un vol pour Cuba, puis Quito. Il a aussi demandé l'asile politique à l'Equateur, mais ce pays a souligné qu'il ne pouvait statuer sur cette demande que si le requérant se trouvait sur son sol, et le président Rafael Correa a affirmé samedi que la solution se trouvait "entre les mains des autorités russes".
Dans une lettre en espagnol publiée lundi, Snowden a remercié l'Equateur pour son soutien, en estimant que ce pays était "un exemple pour le monde". "Maintenant, en fin de compte, et grâce au soutien continu de votre gouvernement, je reste libre de publier toute information qui serve l'intérêt public", insiste l'ex-consultant. De son côté, Rafael Correa a déclaré que la demande d'asile politique en Russie déposée par Snowden pourrait "régler définitivement" son cas, mais que son pays n'envisageait pas encore de se retirer du dossier.
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